Le procès de quatre ex-légionnaires après un exercice mortel
En mai 2008, un Slovaque de 25 ans du 2e régiment étranger de parachutiste (REP) stationné en Corse est mort dans le désert de Djibouti, lors d’un exercice. Ses quatre supérieurs hiérarchiques, radiés de l’armée depuis cette affaire, comparaissent à Paris pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion" .
Retour sur "un coup de chaleur"
Seuls deux des ex-légionnaires sont présents dans le box des accusés. Les deux autres sont toujours en fuite, malgré un mandat d’arrêt lancé il y a sept ans. La cour d’assises de Paris doit déterminer leur degré de responsabilité après la mort de Malus Talas le 5 mai 2008. Ce jour-là, il fait 40° dans le désert djiboutien. La chaleur est alourdie par l’humidité ambiante et l’absence totale de vent. Les 30 hommes participant à l’exercice souffrent sous cette chaleur moite. Dès le matin, la victime s’était plainte au point de demander une évacuation. Une attitude prise pour de la simulation par ses supérieurs. C’est que Malus Talas a la réputation d'être un tire-au-flanc, "un bananier" comme on dit dans la Légion. Non seulement sa demande est refusée mais le lieutenant Bertaud, présent ce jeudi à l’audience, le met au défi. Celui qui supervise l'entraînement le provoque en vidant une de ses gourdes. Il est aussi question de coups portés à la victime, ce que conteste pour sa part, le caporal Adrian Steanu, présent lui aussi au procès.
"Il n’y pas eu de violences. Je l’ai poussé mais il n’y a pas eu de coups."
L'autopsie n'a pas révélé de traces de coups. Le légionnaire, dont la famille n'est pas pas présente à l'audience, est mort à cause d'un coup de chaleur accentué par l'effort.
La victime, le légionnaire Talas, n'est pas représenté. Pas de famille ni d'avocat. #légionnaires
— corinne audouin (@cocale) September 17, 2015
La défense des deux hommes dans le box des accusés estime que Matus Talas n'aurait jamais dû se retrouver dans cette unité de combat, faute de capacités physiques suffisantes. Selon les avocats, les anciens légionnaires ont fait ce qu'ils auraient fait en temps de guerre, c’est-à-dire avancer pour finir la mission.
Le procès doit durer jusqu'au 25 septembre prochain.
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