Le procès PIP s'ouvre, mais ne commence pas
C'était une première :
Jean-Claude Mas, fondateur de la société Poly Implant Prothèse, face aux victimes
de la fraude. Plusieurs centaines d'entre elles se sont présentées au tribunal
de grande instance de Marseille, sur les 5.250 plaignantes, françaises pour
l'essentiel, porteuses de la marque Poly Implant Prothèse (PIP).
Parmi elles, Martine, n'a
pas eu de mots assez durs contre l'homme qui se trouve au coeur du procès : "Il va nous faire
crever, c'est une ordure qui ne mérite pas de vivre ", confiait-elle en
larmes au micro de l'envoyé spécial de France Info à Marseille, Dominique
Loriou.
Une exaspération qui s'est exprimée dès le début de l'audience,
quand des huées se sont fait entendre du côté des parties civiles à l'annonce
du montant de la retraite de Jean-Claude Mas.
Des victimes "trop souvent montrées du doigt"
Avocat de 2.800
victimes, Me Philippe Courtois enchaîne les interviews: "Aujourd'hui, mes
clientes sont impatientes car elles ont beaucoup de choses à dire ".
Certaines d'ailleurs vont témoigner car "cela fait partie de la thérapie,
de s'exprimer et d'évacuer toutes ces souffrances ", souligne-t-il.
Ce
procès, qui va durer jusqu'au 17 mai, doit également permettre aux victimes
d'acquérir "une reconnaissance ", parce qu'elles sont "trop
souvent montrées du doigt ". "Et évidemment, on attend une
indemnisation ", ajoute une partie civile avant de pénétrer dans l'immense
enceinte. Beaucoup de femmes attendent cette indemnisation qui leur permettra de financer une nouvelle opération pour faire retirer leurs prothèses défectueuses.
Avant d'entrer dans le
vif des débats, le tribunal a été saisi de deux requêtes d'avocats de la
défense, qui souhaitent la transmission à la Cour de cassation de deux
questions prioritaires de constitutionnalité. Le tribunal pourrait avoir à
gérer encore des questions de procédure jusqu'à jeudi voire vendredi, entre les
recours pour nullité de procédure ou les contestations de constitution de
parties civiles.
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