Le tribunal décide le maintien de Vincent Lambert en vie
La
décision du tribunal de Châlons-en-Champagne sur la fin de vie de Vincent
Lambert était très attendue. Il s'est finalement prononcé jeudi un
peu avant 13h00 en demandant à l'hôpital de maintenir l'alimentation et
l'hydratation du patient.
Le cas de cet homme de 38 ans, tétraplégique et dans un état
proche du coma depuis 2008 suite à un accident de la route, est au centre d'une
bataille judiciaire entre le CHU de Reims, où il est hospitalisé, et une partie
de sa famille qui s'oppose à l'arrêt des soins qui le maintiennent encore en
vie.
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Samedi dernier, le CHU de Reims avait annoncé son intention
d'arrêter prochainement les traitements de nutrition et d'hydratation
artificielle du patient. Une décision prise en accord avec la femme de Vincent
Lambert et une partie de sa famille. Selon le corps médical, le patient est
totalement aphasique et dans un état pauci-relationnel, c'est-à-dire dans un
état de conscience minimale.
Mais les parents de Vincent Lambert, une sœur ainsi qu'un
demi-frère s'opposent à ce projet d'euthanasie passive. Alors à l'annonce du
docteur Kariger, le chef du service de médecine palliative du CHU de Reims, de procéder à l'arrêt des traitements, ils
ont décidé de saisir la justice pour stopper la décision médicale et obtenir le
transfert de leur fils dans un autre hôpital.
La justice demande à l'hôpital de poursuivre les soins
Après plusieurs heures d'audience mercredi, le tribunal
administratif de Châlons-en-Champagne a finalement tranché jeudi. "Le
tribunal a enjoint les médecins de maintenir l'alimentation et l'hydratation de
Vincent Lambert ", a déclaré Maître Jean Paillot, un des avocats des parents.
Les magistrats ont donc estimé que le cas de Vincent Lambert
n'entrait dans le cadre de la loi Leonetti de 2005 qui régit les droits des
patients en fin de vie. Elle autorise notamment le corps médical à interrompre
ou à ne pas mettre en œuvre les traitements "qui apparaissent comme
inutiles ou disproportionnés et dont le seul but est le maintien artificiel de
la vie ", avait rappelé mercredi le député UMP Jean Leonetti, estimant que
sa loi pouvait s'appliquer au cas de Vincent Lambert, même si ce dernier n'est
pas atteint d'une maladie incurable.
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Et c'est notamment sur ce point que les parents du patient
s'étaient appuyés pour demander la poursuite des soins palliatifs.
"Vincent est handicapé, il n'est pas atteint d'un mal incurable, il n'est
pas en fin de vie sauf si on lui retire son alimentation et son
hydratation ", avait expliqué mercredi Me Jérôme Triomphe, l'autre avocat des parents devant le tribunal.
"Personne ne souhaite s'il est bien portant être dans la situation de
Vincent Lambert, mais qui peut savoir maintenant ce qu'il en pense ".
Le tribunal a donc donné raison ce jeudi aux requérants. Un recours
de l'hôpital mais aussi de l'épouse de Vincent Lambert est toujours susceptible
d'être déposé devant le Conseil d'Etat.
Me Bruno Lorit, avocat de François Lambert, neveu de
Vincent, estime que "la décision de justice interdit l'application
de la loi Leonetti" .
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