Manifestation propalestinienne : quelles peines pour les casseurs ?
En comparution immédiate, le tribunal correctionnel de Paris a condamné lundi soir trois hommes à quatre mois de prison, dont deux avec sursis. Et ordonné contre deux d'entre eux, âgés de 42 et 25 ans, l'incarcération immédiate. Le troisième, âgé de 18 ans, a été laissé en liberté.
Parmi les autres personnes jugées, un étudiant qui avait ramassé quatre paquets de cigarettes, devant un tabac pillé par des casseurs, un ingénieur kurde interpellé loin de la manifestaton, qui se fiche de la cause palestinienne. Ou encore une jeune femme repérée à son tee-shirt rose au milieu d'émeutiers masqués. Ce sont quelques-uns des prévenus jugés à Pontoise et Paris, après les débordements des manifestations propalestiniennes dans le quartier parisien de Barbès, le 19 juillet dernier, à Sarcelles le lendemain et sur la place de la République samedi dernier.
On cherche en vain ceux qui ont brûlé un bus, détruit des vitrines ou proféré des insultes antisémites. Pourtant, des images ont marqué, comme la découverte samedi d'une croix gammée sur la statue de la République, ou encore un drapeau israélien brûlé par un manifestant face à la foule. L'avocat Henri de Beauregard déplore que les "vrais" casseurs ne soient pas dans le box : "Les fonctionnaires de police interpellent ceux qui traînent, pas ceux qui savent fuir au bon moment ".
Du côté des policiers, on réfute cette volonté de faire du chiffre. Pourquoi les meneurs échappent-ils aux interpellations ? Christophé Crépin, du syndicat Unsa Police : "On a affaire à des professionnels de la casse, ils s'adaptent complètement à notre dispositif et viennent vraiment dans un but de semer la perturbation en marge d'une manifestation ". Mais le travail des policiers ne s'arrête pas le jour de la manifestation ; vidéos et photos seront épluchées pour procéder, plus tard, à d'autres interpellations. Samedi, 65 personnes ont été interpellés, 41 placées en garde à vue, et beaucoup relâchées sans poursuites.
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