Meurtre d'Alexandre Junca : des zones d'ombre demeurent
On sait désormais qui
pourrait être impliqué dans le meurtre d'Alexandre Junca, 13 ans et demi, en
juin 2011 à Pau, dont des restes ont été retrouvés dans le Gave de Pau en juin puis en octobre de la même année. Après les aveux samedi du principal suspect Mickaël
Baehrel, 27 ans, et sa mise en examen, trois autres personnes, proches de
l'agresseur présumé, ont également été mises en examen.
Mickaël Baehrel a avoué
samedi "avoir frappé Alexandre à la tête, de façon violente ",
a rapporté le procureur. Originaire de Normandie, fixé à Pau depuis
2008, il aurait commis le crime à l'aide d'un marteau. Après la mise en examen, le
père de l'adolescent, Philippe Junca, a tenu à saluer le travail de la justice.
Quel rôle pour les
autres mis en examen ?
Mais malgré cette avancée
de l'enquête, de nombreuses zones d'ombre subsistent, et notamment sur le rôle des
trois autres mis en examen, Mike, 25 ans, Claude, 74 ans, et Fatima, 47 ans. Six personnes en tout avaient été placées en garde à vue depuis le début du mois d'avril.
Seul
Claude, qui entretenait selon le procureur de la République de Pau "des
relations de nature homosexuelle " avec l'agresseur présumé, aurait
participé au démembrement d'Alexandre Junca. Le rôle des deux autres suspects fait
encore "l'objet d'importantes contradictions ", selon le
procureur.
Quelles sont les
raisons du crime ?
Surtout, les enquêteurs
vont devoir tenter d'expliquer pourquoi Alexandre Junca aurait été "frappé
à coups de marteau par une personne qu'il n'avait jamais croisée auparavant, et
quelles sont les raisons de ce passage à l'acte d'une violence majeure ",
explique Jean-Christophe Muller, procureur de la République de Pau.
Un premier
élément de réponse a été apporté samedi, Mickaël Baehrel expliquant avoir
commis le meurtre "parce qu'il avait la rage, était énervé, alcoolisé ".
Quand Alexandre est-il
mort ?
Il s'agira ensuite de déterminer si les
coups de marteau "ont été immédiatement mortels ", ce qui n'est
pas certain. En effet, le calendrier pose des questions : l'agression aurait eu
lieu le 4 juin, alors que le corps en morceaux d'Alexandre n'aurait été immergé
que le 17 juin.
L'hypothèse la moins grave suppose que l'adolescent soit mort
sur le coup. Pendant la période du 4 au 17 juin, les suspects auraient alors
cherché un moyen de se débarrasser du corps.
L'adolescent a-t-il été
torturé ?
Mais le chef de mise en
examen laisse présager un scénario bien plus grave : les quatre suspects sont
en effet inculpés pour "assassinat avec actes de torture et de
barbarie et séquestration de plus d'une semaine, en bande organisée, d'un
mineur de moins de quinze ans ". Ce scénario serait donc celui d'une
bande qui s'est acharnée pendant des jours sur l'enfant, grièvement blessé mais
pas mort sur le coup, avant de finalement le tuer.
L'instruction, qui pourrait encore durer des mois
voire des années, devrait permettre de déterminer le déroulé des faits, et
ainsi d'ajuster si nécessaire les chefs de mise en examen.
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