Morgane, première des 70 pupilles de la Nation du Bataclan
Certains ont perdu un de leurs parents, d'autres ont été eux-mêmes victimes des attentats du 13 novembre à Paris. Plus de 70 enfants, adolescents et jeunes adultes peuvent prétendre au statut de pupille de la Nation. Un statut qui donne accès à un soutien moral et financier tout au long de la vie. Neuf de ces pupilles ont déjà été reconnues par la justice. Parmi elles, Morgane, première victime du 13 novembre à avoir ainsi été formellement "adoptée" par la Nation.
Quand le tribunal de Créteil a validé son adoption le 1er février, Morgane a ressenti un grand soulagement.. Depuis ces dix minutes passées dans l'horreur du Bataclan, la blessure par balle de son compagnon, les troubles du sommeil, la jeune femme de 20 ans n'avait plus vraiment la tête à ses études en communication.
Les "trucs" de l'Etat pour soutenir des projets
Devenue pupille de la Nation, elle sait désormais que si elle échoue, l'Etat sera là. "Je ne le ressens pas vraiment comme une adoption, mais plus comme un soutien de l'Etat, pour tous les trucs qu'on n'aura pas forcément de nous-mêmes." Tous ces "trucs" comme elle dit, ce sont des étrennes de 400 euros, la gratuité des transports, une aide au permis de conduire, ou encore le financement des études.
Après avoir finalement réussi son année, Morgane poursuivra son cursus à Londres en septembre. " Ç a me permet de réaliser mon projet, parce que je n'ai pas pu travailler cette année, j'avais beaucoup de rendez-vous médicaux à cause du Bataclan. Je n'avais pas le temps de mettre de côté. Là, l'ONAC me vient en aide, dans le soutien financier."
L'ONAC, c'est l'office des anciens combattants et victimes de guerre, qui s'occupe des pupilles de la Nation. Si besoin tout au long de leur vie. Un soutien administratif, financier, moral. "Je le vois comme une garantie, dit Morgane, qui atténue les conséquences d'avoir été au mauvais endroit au mauvais moment."
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