Nemmouche : le parquet n'était pas informé d'un projet d'attentat en France
Selon Libération qui s'appuie sur les procès-verbaux d'auditions des quatre ex-otages français par la Direction générale de la sécurité intérieure, Mehdi Nemmouche s'était vanté de "faire cinq fois Merah au 14 Juillet ", sans précision sur les cibles exactes. Merah, c'est Mohamed Merah, qui a tué sept personnes en mars 2012 à Toulouse et Montauban.
Lorsque Libération sort cette information dimanche soir, "on est tombé de l'armoire" confie une source judiciaire. Et pour être certain de ne pas être passé à côté de ces déclarations, le parquet antiterroriste, qui a ouvert une enquête préliminaire au moment de l'enlèvement des quatre journalistes en Syrie, a donc épluché la totalité des actes d'enquête réalisés. Rien, "ça n'apparait nulle part" explique-t-on au parquet de Paris.
"Aucun procès-verbal d'audition recueilli dans un cadre judiciaire" assure le parquet
D'où les précisions apportées ce lundi matin dans un communiqué par le procureur de la République de Paris : "A la suite d'informations publiées par le quotidien Libération selon lesquelles un attentat aurait été projeté le 14 juillet à Paris, le parquet de Paris entend, dans le cadre des attributions que lui confère l'article 11 du Code de procédure pénale, apporter les éléments suivants. Au stade actuel des investigations, aucun procès-verbal d'audition recueilli dans un cadre judiciaire ni aucun autre acte d'enquête réalisé à la suite de l'enlèvement et de la séquestration de Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, ne fait état d'un projet d'attentat sur le territoire national, en particulier le jour du 14 juillet à Paris."
Questions sur le silence de la DGSI
"Aucun procès verbal recueilli dans un cadre judiciaire" assure donc le parquet, ce qui n'exclut pas des déclarations dans le cadre d'une audition des services de renseignements. Pourquoi la DGSI, la direction générale de la sécurité intérieure, n' a-t-elle pas transmis au parquet de Paris ce qui semble être des notes blanches, un débriefing informel? Pourquoi ces auditions n'ont elles pas été versées à la procédure judiciaire? On attend une réponse du ministère de l'intérieur.
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