"Nous voulons que les coupables soient punis", réagissent les plaignants après la mise en examen du fondateur de Dentexia
Le représentant d'un collectif de plaignants, Abdel Aouacheria, reproche au réseau dentaire low cost Dentexia d'avoir mal soigné des milliers de patients et réclame "un procès en bonne et due forme".
"C'est très important pour les victimes que le visage qu'on avait par télévision interposée soit en prison", a réagi vendredi 21 septembre sur franceinfo Abdel Aouacheria, fondateur du Collectif contre Dentexia. Il regroupe plus de 3 000 patients se disant victimes du réseau associatif. Pascal Steichen, le fondateur de Dentexia, a été mis en examen pour "escroquerie en bande en organisée", "pratique commerciale trompeuse", "tromperie aggravée" et "fraude fiscale" et placé en détention provisoire.
Le besoin de "retrouver sa dignité"
Abdel Aouacheria voit cette étape judiciaire comme "une sorte de libération" qui solde un combat de plusieurs années". Une enquête judiciaire avait été ouverte en 2016, à la suite de plus de 1 500 plaintes de patients abandonnés en cours de traitement, après la liquidation judiciaire de Dentexia en mars 2016. "Cela va nous permettre d'avancer et permettre aux victimes qui ont été les plus impactées [par les mauvais soins et les surtraitements] de se dire qu'elles sont dans un chemin de recouvrement de leur dignité", a poursuivi le fondateur du collectif, à propos du réseau associatif de centres de soins dentaires fondé en 2011.
C'est un facteur de résilience qui est vraiment crucial.
Abdel Aouacheriaà franceinfo
"Pascal Steichen va devoir rendre compte de ses actes et expliquer comment il a pu créer un gouffre de plus de 20 millions d'euros sur les comptes d'une association qui était censée prodiguer des soins dentaires", a expliqué le fondateur du Collectif contre Dentexia.
Un véritable procès attendu
Le collectif ne veut pas se contenter "de comparutions de dentistes devant des chambres disciplinaires comme il y a pu en avoir récemment." "Nous voulons que les coupables soient punis, et que ça mette aussi en exergue la dangerosité de ce modèle économique qui a conduit à cette escroquerie", a ajouté Abdel Aouacheria. Le collectif évoque notamment "le paiement en intégralité et par avance des soins dentaires qui ont été mal prodigués ou pas prodigués du tout". Surtout, il fait savoir que des patients ne sont plus capables financièrement de terminer leurs parcours de soins, ce qui est "catastrophique en matière dentaire". Abdel Aouacheria souhaite qu'une leçon soit tirée de cette affaire. "Nous espérons aussi que cette mise en examen fera comprendre aux autorités qu'il faut travailler sur ces modèles économiques, qui ont généré le premier scandale sanitaire en matière dentaire sur le territoire national", a-t-il expliqué.
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