Papy Marcel : le détenu le plus âgé de France jugé pour meurtre
Un drame passionnel va être
jugé pendant trois jours à Reims. Le dépit amoureux conduisant au geste fatal n'est
pas rare dans les cours d'assises, en revanche l'âge de l'accusé dans cette affaire est peu fréquent. A 93 ans, Papy Marcel comme l'appelle son entourage, doit répondre du
meurtre de Nicole, 82 ans, qui l'aurait repoussé.
Cinq mois d'enquête, avant l'interpellation
Le 7 décembre 2011, à
Saint-Gilles, dans la Marne, le corps de Nicole El Dib est découvert sur sa
propriété. Il porte des traces de coups violents et de strangulation. Les
gendarmes de Reims mettront cinq mois à boucler une affaire qui n'est pas un
crime de rôdeur. Une connaissance de la victime est interpellée : Marcel
Guillot. Les enquêteurs disposent d'une analyse ADN et d'aveux partiels. Il est incarcéré et devient le détenu de France le plus âgé.
Ses
explications prennent le chemin de la passion déçue. Marcel dit avoir passé trois
semaines chez la victime pour l'aider alors qu'elle cherchait un gardien. Il n'aurait
pas supporté d'être congédié du jour au lendemain, par une femme pour laquelle
il a avoué avoir eu un faible.
Orgueil blessé ou passion mortelle
Au moment de l'arrestation,
le parquet de Reims avait évoqué "une sorte de vengeance ruminée après une humiliation ressentie" . Papy Marcel était-il-amoureux ? L'avocat des parties civiles a une autre lecture des raisons de la fureur de l'accusé. Il parle d'un "crime
d'orgueil." Me Jean-Marie Job rappelle aussi que Marcel Guillot avait assisté aux obsèques
de la victime, en présentant "cyniquement" ses condoléances à la
famille.
Pour meurtre sur
personne vulnérable, l'accusé risque la réclusion criminelle à perpétuité. Ce n'est
pas son grand âge, ni sa surdité qui pourraient l'empêcher de s'expliquer, mais
son refus d'affronter la justice. Selon son avocat, Me Jean-François Delmas :
"Ce
qu'il a fait lui fait horreur et il cherche à l'occulter pour pouvoir mourir
tranquillement même si cela est impossible."
Le rappel des faits avec Monique Derrien, pour France Bleu Champagne-Ardenne.
Le verdict est attendu
vendredi en fin de journée, devant la cour d'assises de la Marne.
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