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Plainte d'Anticor : Agnès Saal se défend

France info le révélait ce vendredi midi, l'association Anticor a déposé une plainte visant les dépenses de taxi de l'ex-PDG de l'INA, Agnès Saal, et les contrats passés par Mathieu Gallet, actuel patron de Radio France, à l'époque où il présidait l'Institut. Si Ce dernier n'a pas souhaité réagir, Agnès Saal, elle, a décidé de contre-attaquer par l'intermédiaire de son avocat.
Article rédigé par Elodie Guéguen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  ("Je pense qu'elle a payé pour d'autres, c'était une cible facile", Me Mignard, l'avocat d'Agnès Saal © MAXPPP)

Agnès Saal se défend, après la révélation par France Info d'une plainte déposée par l'association Anticor et portant sur ses frais de taxi lorsqu'elle était présidente de l'INA. Anticor veut savoir s'il s'agit de détournement d'argent public.

Sommée de démissionner de son poste de présidente de l'INA 48 heures après le début de la polémique sur ses frais de taxis (40.000 euros en dix mois aux fonctions), Agnès Saal a regagné son ministère de tutelle, la Culture, où elle occupe désormais un poste de chargée de mission.

Une enquête disciplinaire a été ouverte à son encontre, mais pour le moment la ministre Fleur Pellerin n'a pas encore pris de décision au sujet de son avenir.

"Je pense qu'elle a payé pour d'autres, c'était une cible facile"

L'avocat d'Agnès Saal, lui, estime que l'éviction de sa cliente est déjà une sanction extrêmement lourde. Jean-Pierre Mignard

estime qu'on "n'a même pas pris la peine d'écouter ni d'entendre, et donc immédiatement elle a été sanctionnée et démise de ses fonctions. Je pense qu'elle a payé pour d'autres, c'était une cible facile".

Agnès Saal a "limité les dépenses de l'INA"

Pour sa défense, Agnès Saal nie avoir dilapidé de l'argent public. Au contraire même, selon Me Mignard, elle a même réussi a limiter les dépenses de déplacement et de réception de la présidence de l'INA. Dans un communiqué, ce dernier souligne d'abord que les sommes en litige "ont fait l'objet d'un remboursement, soit 15.940 euros, dont 6.700 euros de courses de son fils".

Le texte ajoute que "travaillant 70 heures par semaines à 35 kilomètres de son domicile, Madame Saal a refusé un second chauffeur, ce qui représentait un coût annuel de 62.000 euros pour l'INA (...) Les attaques dont fait l'objet Madame Saal sont inadmissibles. Il n'y a à l'évidence aucune intention frauduleuse de sa part".

"On n'a même pas pris le temps d'écouter, elle a immédiatement été sanctionnée" Me Mignard, l'avocat d'Agnès Saal

Une ligne de défense qui accuse Mathieu Gallet

En revanche les chiffres avancés par Jean-Pierre Mignard mettent un autre intéressé dans l'embarras : Mathieu Gallet, l'actuel PDG de Radio France. "En huit mois, Madame Agnès Saal n'avait pas dépensé les sommes exposées par, il faut le dire, son prédécesseur (M. Gallet) en quatre mois" . Le communique est plus précis sur ce point : "les coûts en matière de travaux de rénovation et prestations détude, de conseil, de communication pour la période de sa présidence sont de 0 euro. Pour la période de 2012 à 2014, les mêmes coûts étaient de 223.000 euros".

Agnès Saal aurait donc été plus économe que Mathieu Gallet. C'est en tout cas sa stratégie de défense devant l'Inspection générale des affaires culturelles qui épluche en ce moment les bilans comptables de l'INA.

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