Plus de 2.000 autres Français emprisonnés dans le monde
Au ministère des Affaires
étrangères, chaque cas de Français emprisonné à l'étranger est suivi
individuellement, au titre de la protection consulaire. La diplomatie française
et ses représentations locales s'assurent que les droits des prisonniers sont
respectés, qu'ils ont accès à un avocat, que leurs familles peuvent venir leur
rendre visite.
Mais, jamais les autorités françaises ne mettent leur grain de sel dans les
dossiers, sur le fond. Officiellement, le Quai d'Orsay et la Chancellerie
respectent la souveraineté des pays et font confiance aux institutions
judiciaires locales pour agir en toute impartialité.
Au 2 décembre 2012 (date du dernier
décompte du Quai d'Orsay), 2.213 Français étaient emprisonnés à l'étranger. La
majorité en Europe et en Asie (près de 1.600), mais également en Afrique (près
de 400), en Amérique latine, en Amérique du Nord et au Proche et Moyen-Orient.
La plupart purgent des peines de prison pour trafic de drogue (près de 40 %)
ou pour des affaires de droit commun (35 %). Dans 3,4 % des cas, les
détentions concernent des affaires à caractère sexuel et pour le reste, plus de
20 % des détenus, le motif d'incarcération n'a pas été communiqué aux
autorités françaises.
Quelques cas médiatisés
La France a signé avec 78 pays des
conventions de transfert des condamnés qui permettent, en théorie, de leur
faire exécuter leur peine dans une prison française. Pour ceux emprisonnés dans
un autre pays, le vide juridique les plonge le plus souvent dans une situation
inextricable.
C'est le cas de Michaël Blanc. Ce Haut-savoyard
de 37 ans a été arrêté le 27 décembre 1999 à l'aéroport de Bali, en possession
de 4 kg de haschich.
Un an plus tard, il est condamné à la prison à perpétuité. Peine commuée en
2009 à 20 ans de réclusion. Toutes les demandes de grâce présidentielle déposées
par son comité de soutien sont restées lettre morte.
Également détenu en Indonésie,
Serge Atlaoui, 48 ans, a été condamné au peloton d'exécution pour avoir
entretenu des machines à ecstasy dans un laboratoire clandestin près de Jakarta.
Il est détenu depuis 15 ans dans une prison hautement sécurisée, une sorte
d'Alcatraz d'où personne n'a jamais réussi à s'évader. Au total, huit Français sont sous le coup d'une condamnation à mort dans le monde.
Citons encore Loïc Le
Floch-Prigent, 69 ans, l'ancien patron du groupe Elf, emprisonné au Togo dans
des conditions très difficiles pour une affaire d'escroquerie. Ou encore Thierry
Michel Atangana, 48 ans, arrêté au Cameroun en 1997 pour grand banditisme et
détournement de fonds. Il est emprisonné avec plusieurs opposants au président
Biya et clame son innocence depuis le premier jour, et dénonce une conspiration
politique.
Il y a enfin ces prisonniers pour
lesquels personne ou presque ne se bat. Comme Zacarias Moussaoui, 43 ans,
condamné pour avoir participé aux attentats du 11-Septembre. À l'isolement dans
un pénitencier de haute-sécurité du Colorado, il ne recouvrira jamais la
liberté.
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