"Présomption de légitime défense" des policiers : Nicolas Sarkozy reprend une proposition de Marine Le Pen
Au Raincy, en Seine-Saint-Denis, le président-candidat Nicolas Sarkozy a rencontré une délégation de policiers après s'être déclaré favorable à "une présomption de légitime défense" pour les policiers. Une proposition formulée par Marine Le Pen.
Dans sa quête des voix de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy a exprimé, jeudi 26 avril, sa confiance, son soutien et sa compréhension aux collègues du policier mis en examen pour homicide volontaire en Seine-Saint-Denis et s'est déclaré favorable à une "présomption de légitime défense" pour les policiers.
"Que la justice dise le droit et nous nous inclinerons", a déclaré Nicolas Sarkozy lors de son meeting, "mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et les gendarmes".
Une proposition refusée en janvier par… Claude Guéant
Et d'ajouter, sous les applaudissements de ses partisans : "Il doit y avoir une présomption de légitime défense car dans un état de droit, on ne peut pas mettre sur le même plan un policier dans l'exercice de ses fonctions et le délinquant dans l'exercice de ses fonctions à lui".
Cette proposition figurait dans le programme de Marine Le Pen pour le premier tour de l'élection présidentielle. Ainsi, dans le volet Sécurité du projet de la candidate du Front national, est écrit : "mise en place d'une présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre concernant l'exercice de leurs fonctions sur le modèle de la gendarmerie nationale. Les policiers et gendarmes sont trop souvent injustement attaqués et dénigrés en lieu et place des auteurs de méfaits".
Pour Nicolas Bay, porte-parole de Marine Le Pen, a estimé à l'AFP que Nicolas Sarkozy prenait "vraiment les électeurs pour des imbéciles". "Il essaie de marcher sur nos plates-bandes pour ne rien faire ensuite, a-t-il fustigé. Il prend vraiment les électeurs pour des imbéciles. C'est une surenchère qui cache mal un vent de panique."
François Hollande reçoit aussi une délégation de policiers
Une proposition du FN que Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, réfutait en janvier dernier. "L'état actuel du droit, même s'il est difficile pour les policiers, représente un bon équilibre", affirmait-il à RMC. "Ce qu'il faut, de notre côté, c'est que nous assurions au policier un supplément de formation continue afin qu'il puisse se remémorer, y compris dans ses gestes, la façon dont le droit doit être intégré à son action (...) mais on ne peut pas donner aux policiers un permis de tirer", avait ajouté le ministre.
François Hollande, quant à lui, a rapidement réagi face à la sortie de son rival de l'UMP et à la mise en examen d'un policier pour homicide volontaire. Ainsi, le candidat socialiste s'est prononcé pour que les policiers continuent de bénéficier d'une "protection administrative" et ne perdent pas leur salaire dans ces circonstances.
Il doit recevoir à son tour, jeudi 26 avril, dans l'après-midi à son GQ, "une délégation de policiers et de leurs représentants, suite aux événements de ces dernières heures", a indiqué son équipe dans un communiqué.
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