Procès Bettencourt : trois ans de prison requis contre Banier, relaxe pour Woerth
Si le tribunal correctionnel de Bordeaux suit les réquisitions du ministère public, le casier judiciaire d'Eric Woerth, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, restera vierge. Ce vendredi après-midi au procès Bettencourt, le procureur a requis la relaxe de l'élu poursuivi pour recel des sommes d'argent qu'il aurait obtenues de la milliardaire. Le mois de procès n'a visiblement pas fait changer d'avis le procureur du tribunal correctionnel de Bordeaux. Il a considéré que "les charges ne sont pas suffisantes, le doute bénéficiant par principe au prévenu" .
Pendant l'instruction, l'ex-comptable Claire Thibout avait indiqué qu'elle avait préparé une enveloppe de 50.000 euros destinée à l'ancien gestionnaire de fortne de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, qui avait rendez-vous deux jours après avec Eric Woerth, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. Des faits qu'Eric Woerth avaient toujours nié, y compris pendant le procès. Le parquet a estimé que les "coïncidences de dates" ne suffisaient pas pour condamner les deux hommes.
La relaxe aussi pour Stéphane Courbit
Contre Stéphane Courbit, poursuivi pour abus de faiblesse, la relaxe a également été réclamée tout comme pour plusieurs autres prévenus du procès qui touche à sa fin : l'avocat Pascal Wilhem, le notaire Patrice Bonduelle et Alain Thurin, ex-infirmier de Liliane Bettencourt.
#Bettencourt #Requisitoire : il me parait improbable qu’une juridiction puisse retenir une quelconque responsabilité de Stéphane Courbit
— Charlotte Piret (@ChPiret) February 20, 2015
A l'inverse, une condamnation de François-Marie Banier, photographe et ami proche de Liliane Bettencourt, a été requise. Trois ans de prison et 375.000 euros d'amende pour abus de faiblesse (la peine maximale prévue pour ce type de délit). Pendant l'audience, François-Marie Banier a toujours démenti l'abus de faiblesse. Des peines de trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et 375.000 euros d'amende, ont aussi été requises à l'encontre du compagnon du photographe, Martin d'Orgeval, "l'ombre de Banier", qui "n'a rien perdu du festin", et de l'ex-gestionnaire de la fortune de l'héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal, Patrice de Maistre.
#Bettencourt #Requisitoire Le procureur requiert contre De Maistre : 3 ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis, 375 000 € d’amende
— Charlotte Piret (@ChPiret) February 20, 2015
"Des réquisitions à la hauteur de la gravité de l'infraction"
Pour Me Arnaud Dupin, l'avocat de Liliane Bettencourt, "François-Marie Banier est le premier artisan de tout ce qui s’est passé, François-Marie Banier est le principal responsable. Nombre de personnes comme Patrice de Maistre sont venus se greffer à ce que nous avons qualifié de cabinet noir pour commettre des abus conséquents." Et il ajoute : "Le procureur de la République a aujourd’hui indiqué que ces réquisitions étaient à la hauteur de la gravité de l'infraction."
Juste après la suspension de l'audience jusqu'à lundi matin, Me Jean-Yves Le Borgne, l'avocat d'Eric Woerth, a souligné qu'il "n'y avait aucune preuve d'une quelconque remise d'argent" . "Je dirai qu'il était temps qu'on s'aperçoive que cette affaire, en ce qui le concerne, n'existait pas, mais que nous prenons cette prise de conscience tardive pour ce qu'elle est. C'est bien, il est tard, mais il valait mieux que cela arrive ", a souligné le défenseur de l'ancien ministre et trésorier de l'UMP.
Le procès Bettencourt doit s'achever mercredi prochain à l'issue des plaidoieries de la défense.
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