"On n'a pas encore cicatrisé de ce qu'on a vu" : l'attaque à l'arme blanche près des anciens locaux de "Charlie Hebdo" ravive le traumatisme des habitants du quartier
L'ouverture du procès des attentats de janvier 2015 avait déjà ravivé les angoisses de ces riverains du 11e arrondissement de Paris qui avaient été témoins des attaques contre le journal satirique et contre le Bataclan il y a cinq ans.
Comme un cauchemar qui revient vous hanter. Une heure après l'attaque à l'arme blanche devant les anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris, vendredi 25 septembre, une habitante du quartier patiente, stoïque, devant un cordon de sécurité et se revoit cinq ans en arrière. "On n'a pas encore cicatrisé de ce qu'on a vécu et de ce qu'on a vu", témoigne cette riveraine du Boulevard Richard-Lenoir, dans le 11e arrondissement.
Elle se tient là où le policier Ahmed Merabet avait été assassiné par les frères Kouachi en janvier 2015 : "J'ai vu le policier qui a été tué, de mon balcon, je l'ai vu". Elle n'a pas oublié ces images ni celles des attentats qui ont suivi : "Il y a eu Charlie, il y a eu le Bataclan [en novembre 2015]... Je suis un petit peu saturée, j'en ai ras le bol de tout ça, vraiment ras le bol".
Le procès avait ravivé les craintes
Judith, qui est retraitée, habite une rue perpendiculaire à la rue Nicolas Appert, la rue des anciens locaux de Charlie Hebdo, théâtre ce vendredi de l'agression de deux salariés de la société de production Premières Lignes. Enfermée chez elle durant quatre heures, elle avoue qu'elle vivait depuis plusieurs semaines dans la crainte. "J'ai assisté à Charlie Hebdo, au Bataclan et maintenant à ça. Ce sont des mauvais souvenirs. Mais de toute façon, c'était sûr qu'il allait y avoir quelque chose en ce moment avec le procès [des attentats de janvier 2015]. Ça remue tout ça, donc c'était sûr et certain."
À mon avis, ce n'est pas fini parce que le procès dure encore jusqu'à début novembre.
Judith, habitante de la rue Nicolas Appertà franceinfo
Une fois l'alerte terminée, Fabienne, une jeune maman du quartier, a pu récupérer son enfant à la crèche et passer les barrages afin de regagner son domicile. C'est là qu'elle avait vécu l'attaque au couteau, quelques heures plus tôt, elle aussi confinée mais pas angoissée. "Je me suis verrouillée chez moi et puis j'ai suivi les infos. Ça avait l'air d'être de petite ampleur, entre guillemets. C'est toujours de trop grande ampleur mais on voyait qu'il n'y avait pas une dimension... Ce n'était pas Charlie quoi ! Ça a été quand même assez vite circonscrit."
Fabienne n'a pas eu peur pour sa fille : "Elle était à la crèche et on se dit que ce sont des endroits qui sont plutôt bien sécurisés. Je pense que maintenant, il y a quand même des protocoles mis en place." Le recteur de l'académie de Paris a annoncé vendredi soir sur franceinfo, l'ouverture d'une cellule d'écoute pour les enfants et les personnels des établissements scolaires les plus proches du lieu de l'attaque.
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