Verdict au procès des attentats de janvier 2015 : les "peines sont équilibrées", estime Manuel Valls
Au delà des peines prononcées, l'ancien Premier ministre insiste sur la dimension politique du procès "au sens où la lutte contre l'islamisme, contre l'islam radical, est une bataille politique, idéologique et culturelle."
"Ce procès a eu lieu et c'est son principal mérite", réagit Manuel Valls sur franceinfo mercredi 16 décembre après l'énoncé du verdict au procès des attentats de janvier 2015. Des peines allant de quatre ans de prison à la réclusion à perpétuité ont été prononcées contre les 14 accusés, dont 11 présents à l'audience. "Je crois qu'elles sont en général équilibrées et qu'elles suivent plutôt ce que le parquet avait demandé", juge celui qui était premier ministre de François Hollande au moment des attentats de Charlie hebdo, de l'Hyper Cacher et de Montrouge.
"Ce qui compte c'est le symbole"
Manuel Valls estime toutefois qu'Hayat Boumeddiene, veuve du tueur de l’Hyper Cacher Amedy Coulibaly, condamnée à 30 ans de réclusion "aurait pu avoir la réclusion criminelle à perpétuité sans la sûreté des deux tiers tel que cela a été prononcé", mais on est là "dans le détail" nuance-t-il "ce qui compte, c'est que les peines ont été prononcées. C'est le symbole que ce procès représente". Hayat Boumeddiene "n'est pas en France, ajoute l'ancien Premier ministre. Vous savez qu'elle est recherchée, mais j'espère qu'on pourra la juger de nouveau un jour dans notre pays".
Selon lui ce procès "était important pour les victimes, pour les familles, pour l'opinion. C'est important qu'il y ait un procès quelques années après pour comprendre", poursuit Manuel Valls, pour qui il s'agit d'un "procès politique au sens où la lutte contre l'islamisme, contre l'islam radical, est une bataille politique, idéologique et culturelle."
C'était important de rappeler qu'on a tué des journalistes, des policiers, des Français juifs parce qu'ils étaient juifs.
Manuel Vallsà franceinfo
Pour Manuel Valls, ce "type de procès" a également "la vocation, la vertu symbolique de rassembler dans le même box, deux milieux malfaisants, les terroristes et leur soutien logistique, qui ne sont d'ailleurs pas tous radicalisés ni terroristes". L'ancien Premier ministre pense ainsi que ces trois semaines et demi d'audience très médiatisées ont permis à l'opinion de voir "la porosité des liens de ce milieu terroriste avec le grand banditisme" et ce "procès montre que le terrorisme, que l'islamisme, que le jihadisme sont bien vivants et malheureusement, capables encore de tuer".
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