Rennes : des analyses ADN auraient-elles pu empêcher d'autres viols ?
En septembre dernier à Rennes (Ille-et-Vilaine), Julie*, 24 ans, est victime d'un viol. Elle porte plainte, des traces ADN sont prélevées sur ses vêtements, mais les analyses ne sont effectuées que sept mois plus tard. Motif de ce délai, selon la jeune fille : il n'y a plus d'argent dans les caisses de la justice. La jeune femme estime que des analyses plus rapides auraient pu éviter trois autres viols.
Son agresseur est aujourd'hui derrière les barreaux. Mais il est soupçonné d'avoir commis d'autres viols dans l'ouest de la France. Julie a la conviction d'avoir été victime d'un violeur en série. "Je me dis qu'il y a eu trois autres vies brisées pour quoi ? 300, 400 euros ? " , s'indigne la jeune femme.
Souci d'efficacité, plaide la justice
Le parquet de Rennes dément l'argument pécuniaire. Les autorités judiciaires expliquent avoir été guidées par un souci d'efficacité dans les investigations. Au début de l'enquête, affirme le parquet, les chances de retrouver des traces ADN sur les vêtements de la victime étaient minces. C'est ce qu'affirme le procureur de Rennes, Thierry Pocquet du Haut-Jussé.
Pour l'avocat de Julie, Franck Berton, cet argument ne tient pas. "Si on avait investi 350 euros, il n'y aurait pas aujourd'hui trois autres femmes qui auraient été violées, dont une qu'on a tenté de tuer, avec tout le cortège de douleur et de conséquences que cela entraîne."
** Le Syndicat de la magistrature (SM) ne commente pas ce dossier, mais déplore la logique de rentabilité à laquelle sont aujourd'hui soumis tous les magistrats.
*Le prénom a été modifié.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.