Suspect libéré faute d'encre dans le fax : une enquête ouverte
L'excuse était à peine croyable.
Mercredi, le principal suspect d'un meurtre en Seine-Saint-Denis a été libéré
parce qu'il manquait une cartouche d'encre dans un fax. Ce vendredi, Christiane Taubira a donné son feu vert à une enquête interne. La
ministre de la Justice a estimé qu'on ne peut "pas consentir à des
risques de cette nature ".
A cause de ce problème d'encre, une demande de remise
en liberté n'a jamais été reçue. "Il faut que
nous arrivions à comprendre ce dysfonctionnement, les conséquences sont lourdes ",
a expliqué Christiane Taubira. "Une première prospection a commencé, nous
avons besoin de comprendre exactement comment un télécopieur (a pu tomber en
panne) chez un juge des libertés et de la détention ".
Sur BFM, le suspect a expliqué qu'il ne comprenait pas "l'acharnement " des réactions qui ont suivi sa remise en liberté."La loi s'applique à tout le monde. Si aujourd'hui on a dit que je devais sortir, je sors, c'est la loi, c'est tout ". Il admet : "Ce n'est pas comme si j'étais complétement libre, je suis sous contrôle judiciaire et le procès c'est bientôt ", disant vouloir "prouver " son "innocence ".
Une cellule pour traiter les problèmes logistiques
La garde des Sceaux a expliqué : "Il
y a eu, semble-t-il, le réflexe d'interroger pour essayer de retrouver tous les
fax qui éventuellement seraient restés en mémoire. Il faut que nous comprenions
ce dysfonctionnement parce que les conséquences sont lourdes et que nous ne
pouvons pas consentir à des risques de cette nature ". Elle a également
annoncé qu'une cellule dédiée à traiter ces problèmes logistiques" allait être
mise en place. "Nous ne sommes pas en situation de changer la totalité
de nos matériels ", a-t-elle ajouté.
"Le manque de moyens qui touche la
justice est flagrant" (Véronique Léger de l'USM)
Sur France Info, Véronique Léger,
secrétaire nationale de l'union syndicale des magistrats (USM), a estimé que
cet incident mettait en lumière les problèmes matériels de la justice. "L'USM
n'a cessé de le dénoncer et de le répéter ", soulignant, après recherches que
"le tribunal pour enfants de Bobigny rencontrait déjà des problèmes de
fax en 2010 ".
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