Tibehirine : l'Algérie refuse de laisser partir les prélèvements
Les experts français étaient très optimistes. Dix-huit ans après, les têtes sont bien conservées. Ils pensaient pouvoir dire si les moines avaient été égorgés ou décapités après leur mort. Mais le refus des autorités algériennes de leur laisser les prélèvements vient compromettre toute la mission. Pour les juges français, ce n'est pourtant pas ce qui avait longuement été négocié depuis trois ans. Le fait de savoir comment sont morts les moines est un élément essentiel. En Algérie, impossible de remettre en cause la version officielle, un assassinat par le groupe islamique armé.
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Les autres pistes de la justice française
Mais la justice française explore aussi d'autres pistes, autour d'une bavure ou d'une manipulation de l'armée algérienne. D'après nos informations, les experts français pourraient mettre en doute la date de la mort, fixée officiellement le 21 mai, date du communiqué du GIA qui annonçait l'exécution des moines. Les Français ont rapporté des photos et des radios, mais sans les prélèvements leurs conclusions ne pourront pas être très affirmatives. Ce blocage est d'autant plus regrettable que les juges français doutent de la capacité des Algériens à réaliser eux-mêmes les analyses nécessaires (ADN notamment), et même de leur capacité à conserver les prélèvements dans de bonnes conditions.
Pour l'avocat des familles, ce blocage pourrait prouver une "implication des services algériens"
Patrick Baudouin, l'avocat des familles des moines, tenait ce jeudi une conférence de presse : "On est en train de nous priver des preuves qui ont été rassemblées. Il y a une confiscation de ces preuves par les autorités algériennes et donc une poursuite du blocage et des entraves que nous avons constamment rencontrées au fil de l'évolution de ce dossier ". Et selon lui si ce blocage continue, "on pourra en déduire que c'est une sorte d'aveu, de reconnaissance d'une implication des services algériens".
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