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Un an ferme requis contre un faux architecte

Un homme de 60 ans était jugé ce lundi à Versailles. Pendant 30 ans, il s'était fait passé pour un architecte dans les Yvelines, construisant des écoles et des crèches. Devant la barre, il a expliqué avoir été dépassé par son propre mensonge. Décision attendue le 1er septembre prochain.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
  (Le parquet a requis un an de prison ferme à l'encontre du faux architecte © Maxppp)

"Je savais que j'avais une épée de Damoclès sur la tête. J'ai repoussé, repoussé ", explique l'homme de 60 ans devant le tribunal correctionnel de Versailles. Pendant 30 ans, Philippe Leblanc s'est donc fait passé pour un véritable architecte alors qu'il n'avait jamais terminé ses études.

Mais cela ne l'a pas empêché de construire d'importants bâtiments de plus de 170 m2 dans les Yvelines, dont des écoles, des crèches ou encore une polyclinique. C'est d'ailleurs pour avoir répondu à des marchés publics entre 2009 et 2013 (la période non prescrite) pour un montant de 926.000 euros.

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A la barre, le prévenu assure que s'il n'avait pas de diplôme d'architecte, il en avait la compétence. Il a fourni "du travail satisfaisant ", d'après plusieurs paries civiles. "Oui, il a usurpé le titre, mais tout ce qu'il a fait, il l'a bien fait ", assure également son avocat.

Mais si la profession d'architecte est extrêmement réglementée (il utilisait le numéro d'ordre de son beau-frère installé en Lozère), c'est que les responsabilités sont importantes. Si l'un des murs qu'il a dessiné s'écroule dans les mois qui viennent, "les sinistres ne seront pas couverts ", d'après les avocats des assureurs.

Soulignant "l'intention malveillante et frauduleuse " du sexagénaire, le ministère public a requis 3 ans de prison dont deux avec sursis et son exclusion pendant 2 ans des marchés publics. Le tribunal correctionnel de Versailles rendra sa décision le 1er septembre.

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