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Vidéo de Tours : l'IGPN mène l'enquête, les policiers se défendent

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été chargée  d'une enquête après la polémique suscitée par une vidéo publiée ce week-end sur YouTube. On y voit un policier frapper une jeune femme à coups de matraque dans une banlieue de Tours. Le syndicat Synergie Officiers défend les policiers en cause.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Maxppp)

Moins de quarante-huit après la publication d'une vidéo filmée par des riverains d'un quartier de Jouè-les-Tours (Indre-et-Loire) et montrant ce qui a tout l'air d'être une bavure policière, le ministère de l'Intérieur a décidé de mener une enquête.

La Nouvelle République a  indiqué lundi que le parquet de Tours souhaitait auditionner les deux policiers qui apparaissent sur les images. Il se refuse pour le moment à tout commentaires avant d'avoir revu les images en présence des deux membres des forces de l'ordre. 

Vérité et transparence selon Manuel Valls

"Le procureur de Tours est évidemment très attentif à cette affaire ", a expliqué mardi matin le minisitre de l'Intérieur Manuel Valls sur BFM TV. "Il faut toute la vérité et toute la transparence , a-t-il ajouté. Je n'accepte pas les
mots "Honte à la police française"
[ndlr : le titre de la vidéo postée sur YouTube]. "

"Il n'y a pas de place dans la police pour
de la violence ou pour des propos qui n'auraient rien à voir avec l'idée que
l'on se fait d'une police républicaine." (Manuel Valls)

Voulant éviter tout amalgame, le ministre a tenu à préciser que "l'immense majorité des policiers
font un travail difficile et remarquable
".

"S'il l'avait touchée, on ne sait pas ce qui se serait passé "

Dimanche, un habitant du quartier sensible de la Rabière, près de Tours avait capté avec son téléphone portable une interpellation qui a rapidement dégénéré. Sur les images, on voit deux policiers tentant de maîtriser au moins un homme et une femme au sol. Celle-ci se débat et mord un des deux agents, ce qui lui vaut de recevoir plusieurs coups de matraque et un jet de gaz lacrymogène en plein visage.

 "Il y a un coup qui est passé à côté de la tête de la dame. S'il l'avait touchée, on ne sait pas ce qui se serait passé. C'était beaucoup trop pour rien", a-t-il dit."Il y a un coup qui est passé à côté de la tête de la dame. S'il l'avait touchée, on ne sait pas ce qui se serait passé. C'était beaucoup trop pour rien ", a expliqué à des journalistes de France 3 Centre Sélim, le jeune homme qui a capté ses images avant de prendre la décision de les diffuser.

Les syndicats de police soulignent l'importance du contexte

Du côté des syndicats d'officiers de la policier nationale, on tente de prendre la défense des deux agents. "La vidéo peut être choquante quand on ne connait pas le contexte ", a
déclaré à l'AFP Gaëlle James, de Synergie Officiers.

Depuis le début de la polémique, Gaëlle James qui s'est entretenue par téléphone avec l'un des deux hommes explique que l'incident s'est produit dimanche à
l'aube. Ses deux collègues ont croisé la route d'une Renault Mégane qui
roulait à vive allure en faisant des embardées.
"Il y avait sept personnes à bord, très alcoolisées" , y compris le
conducteur qui roulait sans permis.

Les deux policiers ont alors demandé alors au conducteur de les suivre, ce qui a entraîné "une rébellion ", selon la syndicaliste. L'un des policiers s'est retrouvé plaqué au sol par
un homme et par une femme, "qui l'a mordu au sang à trois reprises, à
l'omoplate, à la poitrine et à l'épaule
", a-t-elle expliqué.

"Il l'a matraquée pour se dégager (...) Il a dû intervenir dans des conditions très
difficiles. Il ne faut pas oublier que les violences envers les policiers
augmentent. Cela ne me choque pas." (Synergie Officiers)

Les suspects ont ensuite été conduits au commissariat. Le conducteur a été placé sous mandat de dépôt, étant déjà recherché afin de purger une peine
de prison pour défaut de permis de conduire.
"L'homme et la femme ont reconnu les faits et n'ont pas déposé plainte
contre la police
", a fait valoir Gaëlle James.

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