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Viols collectifs de Fontenay : des peines plus lourdes prononcées en appel

La cour d'assises des mineurs de l'Essonne a prononcé deux acquittements et six peines allant jusqu'à 6 ans de prison ferme. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Quatre des accusés arrivent au palais de justice d'Evry (Essonne), le 26 novembre 2013, pour le procès en appel des viols collectifs de Fontenay-sous-Bois.  (BERTRAND GUAY / AFP)

Nina, une des victimes, a été plus entendue que lors du premier procès. Les accusés des viols collectifs de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) ont été condamnés à des peines de prisons plus lourdes qu'en première instance. La cour d'assises des mineurs de l'Essonne a prononcé deux acquittements ainsi que six peines n'excédant pas 6 ans de prison ferme, dont deux avec sursis, vendredi 13 décembre. Quatre d'entre elles sont assorties de mandats de dépôt. 

En première instance, à l'automne 2012, quatorze hommes avaient été jugés à Créteil. La cour avait prononcé dix acquittements et quatre condamnations n'excédant pas cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, à l'issue de trois semaines de débats sous haute tension.

Sept hommes devant la cour d'appel

Cette fois, sept hommes ont répondu depuis le 26 novembre devant la cour d'assises des mineurs de l'Essonne d'une série de viols en réunion. Ils étaient accusés d'avoir abusé de deux adolescentes, Aurélie et Nina, 15 et 16 ans au moment des faits, dans des cités de Fontenay entre 1999 et 2001. Huit accusés étaient initialement renvoyés en appel mais l'un d'eux, déjà absent au premier procès, est en fuite depuis des années, probablement en Amérique latine.

Sept condamnations au total avaient été requises par l'avocat général. L'accusé qui a écopé de la peine la plus lourde - six ans de prison ferme - était le seul à ne pas comparaître libre. Il purge depuis l'automne 2012 une peine de trente ans de réclusion pour le meurtre de son ancienne compagne. 

"T'es contente ? Tu les envoies en prison !"

Comme en première instance, seuls les viols commis sur Nina ont été reconnus par la cour, mais pas ceux allégués par Aurélie. Aujourd'hui âgée de 30 ans, la jeune femme est restée le visage impassible quand la cour a prononcé son verdict. Elle "a le sentiment d'avoir été écoutée, entendue, et que sa parole n'a pas été déniée. Enfin, elle est dans la phase qui lui permettra de se reconstruire. Enfin, elle a le sentiment d'être devenue un être humain et pas un objet de spectacle", a estimé son avocat, Me Léon-Lef Forster.

Mais ce second verdict a été vertement critiqué par la défense. "C'est totalement injuste" pour ces hommes "qui viennent de partir en prison pour des faits commis il y a 14 ans et qui ont toujours été contestés", a réagi l'un de leurs avocats, Me Alexandre Devillers. A l'annonce du verdict, un proche d'un accusé s'est écrié depuis la salle d'assises : "C'est honteux, c'est pas correct !" Il a ensuite interpellé Nina : "T'es contente ? Tu les envoies en prison !"

Un premier verdict polémique

Cette fois-ci, les débats, à huis clos, "se sont déroulés dans de très bonnes conditions", avait estimé à l'issue des réquisitions l'avocat de Nina, Léon-Lef Forster. "Pour Nina, c'est fondamental qu'elle se soit sentie prise en considération, même si cela n'a pas levé l'humiliation qu'elle a subie", a-t-il ajouté. Lors du premier procès vécu comme une épreuve, Nina, aujourd'hui âgée de 30 ans, le corps alourdi de 70 kilos par "quatorze années de souffrance", avait eu le sentiment de glisser du rang de victime à celui d'accusée.

Le premier verdict avait suscité la polémique, des associations féministes l'estimant trop clément et l'assimilant à un "permis de violer" consenti aux auteurs. Le ministère public avait fait appel. A l'époque, la justice n'avait pas reconnu les viols dénoncés par Aurélie, qui a choisi de ne plus être partie civile dans le dossier.

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