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"Je ne pensais pas m’en sortir vivant", témoigne l'enseignant juif agressé à Marseille

Un lycéen turc a blessé un enseignant juif qui portait la kippa, lundi, dans une rue de Marseille. Il a affirmé lors de son interpellation avoir agi au nom du groupe État islamique. Sa victime témoigne dans le quotidien "La Provence". 

Article rédigé par franceinfo
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Un militaire en faction devant l'école juive de Marseille où un enseignant a été violemment agressé, le 11 janvier 2016. (JEAN-PAUL PELISSIER / REUTERS)

La victime est traumatisée. Lundi 11 janvier, un enseignant juif de 35 ans, qui se rendait au travail, a été attaqué par un lycéen turc d'origine kurde, inconnu des services de renseignement. L'adolescent, qui aura 16 ans dans les prochains jours, a affirmé lors de son interpellation avoir agi "au nom d'Allah" et du groupe État islamique.

>> Ce que l'on sait sur l'agression d'un enseignant juif à Marseille

L'enseignant a d'abord été touché au dos, puis est tombé au sol. L'adolescent a continué de frapper sa victime avec une machette. Le professeur s'est défendu avec les pieds et s'est protégé avec la Torah qu'il transportait. Interrogé lundi soir par La Provence, l'enseignant donne des nouvelles de son état de santé : "J’ai très mal au dos, j’ai du mal à me déplacer. J’attends aussi les résultats d’analyses quant à l’état de mes reins qui pourraient avoir été touchés par la violence de certains coups."

"Aucune colère, mais de la peur"

Il conserve de son agression le souvenir de "la haine vue dans les yeux de [son] agresseur". "Je lui disais d’arrêter de me frapper mais il continuait et je ne pensais pas m’en sortir vivant", poursuit l'enseignant. Pour autant, il affirme ne ressentir "aucune colère, mais de la peur et de l'appréhension quant à l’avenir". Interrogé par La Provence sur son souhait de quitter la France après cette agression, l'enseignant répond vouloir rester. Son avocat évoque "un homme particulièrement affecté, qui a du mal à parler, qui prend cette situation avec une certaine philosophie bien que l'on aurait aimé qu’un suivi psychologique lui soit proposé". 

Lundi soir, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête. Celle-ci a été ouverte pour "tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste", selon le parquet de Paris

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