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La Corse sous tension

Au lendemain d’une très violente manifestation nationaliste à Bastia, qui a fait dix blessés chez les manifestants et 70 chez les forces de l'ordre, la tension est toujours vive dans l’île. La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie s'est rendue sur place au chevet des huit policiers hospitalisés et elle a fermement condamné les violences.
Article rédigé par franceinfo
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La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, s'est rendue à Bastia au chevet des membres des forces de l'ordre blessés hier lors d'une manifestation contre les "violences policières" qui a dégénéré en violents affrontements. Selon un bilan rendu public par les forces de sécurité intérieure 70 membres des forces de l'ordre ont été contusionnés ou blessés, huit sont hospitalisés dont trois dans un état grave.

Interrogé sur l'absence d'interpellation, Mme Alliot-Marie a expliqué qu'il n'y avait pas eu beaucoup de contacts directs entre manifestants et force de l'ordre. "Nous disposons cependant de beaucoup d'images, de beaucoup d'éléments" qui permettront d'identifier les fauteurs de troubles, d'entreprendre des actions en justice et de les condamner, a-t-elle indiqué.

Après cette visite à l'hôpital de Bastia, la ministre a entrepris une visite au pas de charge des bâtiments publics et des banques endommagés pendant les heurts dans le centre-ville de Bastia. Les dégâts matériels sont importants. Deux agences bancaires ont été mises à sac, l'ancienne mairie abritant les services de l'état civil a été incendiée. Un début d'incendie a été allumé aussi dans le hall de la Banque de France où une voiture de service a brûlé, du mobilier urbain a été saccagé. Sur plusieurs murs, des phrases injuriant la veuve du préfet Erignac ont été écrites.

Les nationalistes se sont de leur côté félicités de ce qu'ils voient comme une prise de conscience politique des jeunes Corses. L'affaire est une conséquence indirecte de la condamnation le 27 mars, à Paris, du nationaliste Yvan Colonna, condamné à la réclusion à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour l'assassinat du préfet de l'île, Claude Erignac, en 1998.

La manifestation d'hier faisait suite à une autre organisée lundi dernier en soutien au condamné, qui clame son innocence. Un lycéen de 14 ans avait alors été très gravement blessé à la tête, apparemment par un tir tendu de grenade lacrymogène, une technique normalement prohibée dans les procédures policières.

Caroline Caldier, avec agences

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