La France compte de plus en plus de pauvres
La crise économique y est probablement pour beaucoup. Plus de 14% de la population vit dans la pauvreté en France selon les derniers chiffres de l’INSEE. Ce qui représente près 8,7 millions de personnes. Plus inquiétant, les enfants, souvent issus de familles nombreuses ou monoparentales, sont les plus touchés par la misère. Près de 20% d’entre eux, soit un sur cinq, vivraient ainsi dans la pauvreté.
Mais à partir de quel moment est-on considéré comme pauvre ? Lorsque l’on a moins de 970 euros par mois pour vivre pour une personne seule, et moins de 2.000 euros pour un couple avec deux enfants rétorque l’Insee.
Mais l’Institut ne veut pas dramatiser pour autant et relativise ces chiffres. "La France a un taux de pauvreté assez bas comparé aux autres pays de l’Union européenne, ce qui la rapproche des pays scandinaves ou des Pays-Bas" explique Jérôme Accardo, l’un des auteurs de l’étude.
Des inégalités qui augmentent inexorablement
Cependant, si la France dénombre moins de pauvres que ses voisins, la pauvreté semble progresser plus vite dans l’Hexagone. "Entre 2008 et 2011, la France est le pays où le taux de pauvreté a le plus augmenté, derrière l’Espagne" ajoute le statisticien.
Dans son étude, l’Insee pointe également l’aggravation des inégalités entre les hauts revenus, qui continuent d’augmenter, et les plus bas. Contrairement à 2010, où pratiquement toutes les catégories de la population avaient vu leur niveau de vie augmenter, les plus hauts revenus continuent d’augmenter en 2011. A l’inverse, les plus modestes, moins de 880 euros par mois, voient leur niveau de vie chuter.
En France métropolitaine, en 2011, le niveau de vie médian était de 1630 euros. Pour arriver à cette somme, il faut compter les salaires, les allocations, les autres revenus éventuels et enlever les impôts. La tranche des 10% les plus aisés des Français commence, elle, à environ 3.100 euros par mois et par adulte. A l’inverse, les 10% les plus modestes ont moins de 880 euros par mois pour vivre.
"30% des personnes pauvres vont le rester au moins trois ans"
Difficile également pour les personnes entrées dans la pauvreté d’en sortir. Pour Simon Beck, statisticien, "au moins 30% des personnes pauvres vont le rester au moins trois ans. Après trois/quatre ans passés dans la pauvreté ça devient très difficile d’en sortir ."
Notons toutefois que les chiffres publiés datent déjà de 2011. En effet, l’Insee a besoin de trois ans pour élaborer des statistiques précises.
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