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La responsable d'un magasin Etam mise à pied après des accusations de discrimination envers une femme voilée

La décision d'Etam fait suite à une vidéo diffusée mardi par une jeune femme sur Twitter dans laquelle elle explique s'être vue refuser sa candidature à un poste de vendeuse parce qu'elle était voilée.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Boutique Etam dans le centre-ville de Montpellier. (GOOGLE STREET VIEW)

La responsable d'un magasin Etam dans le centre-ville de Montpellier a été "mise à pied à titre conservatoire" après des accusations de discrimination à l'embauche envers une femme voilée, annonce le groupe dans un communiqué publié mercredi 13 mars sur les réseaux sociaux.

La décision d'Etam fait suite à une vidéo diffusée mardi par une jeune femme sur Twitter dans laquelle elle explique s'être rendue dans ce magasin pour proposer sa candidature spontanée à un poste de vendeuse, ce à quoi la responsable lui aurait répondu, selon le récit qu'en fait la jeune femme : "Non mais c'est une blague, j'espère que vous n'êtes pas sérieuse ? Vous êtes voilée et vous me demandez un travail, en plus ça fait même pas deux jours, c'était la [journée des droits des femmes] !"

Moi j'étais tellement choquée que j'étais bloquée. Je ne savais pas quoi dire. Tout le monde me regardait. Tout le monde était choqué mais personne [n'a osé] parler.

La jeune femme, sur Twitter et Instagram

"Je la regarde et je lui dis : c'est quoi le rapport entre la [journée des droits des femmes], le voile et le travail ? poursuit-elle dans la vidéo qu'elle a postée sur les réseaux sociaux. Elle me dit : 'Déjà vous ne vous présentez pas comme ça dans mon magasin pour demander une embauche, vous devez enlever votre voile avant de rentrer. Et je suis désolée, mais moi je n'accepte pas les voilées'."

"J'avais les larmes aux yeux, parce que j'avais tellement la haine contre elle, témoigne-elle dans sa vidéo. Vous êtes une raciste : c'est tout ce que j'ai pu dire. (...) Et quand je lui ai dit ça, elle a rajouté 'Non, je ne suis pas raciste, je suis féministe'. Mais ça ce n'est pas du féminisme !"

"C'est ça être une femme voilée en France"

La candidate dit être "bloquée" depuis cette expérience. "Je n'arrive même pas à aller dans d'autres magasins pour déposer ma candidature. (...) C'est ça être une femme voilée en France. Ce qui me tue, c'est qu'ils disent toujours Egalité, Fraternité, etc, mais il n'y a rien de ça. (...) Elle n'a même pas eu honte de dire ça devant ses clients. Je ne comprends pas". La jeune femme dit diffuser son histoire "pour montrer à quel point il est difficile de vivre, étudier, travailler en France avec un voile".

Le directeur général d'Etam a répondu à l'internaute sur Twitter dès mardi avant de publier un communiqué le lendemain soir, mercredi. En parallèle de la mise à pied à titre conservatoire de la responsable du magasin de Montpellier, Etam a aussi "déclenché un processus d'enquête interne pour déterminer les faits avec précision" et a "décidé de renouveler la sensibilisation de [ses] équipes, par une formation de [ses] responsables de magasin, à la question du recrutement tel qu'il doit se dérouler chez Etam".

Par ailleurs, la marque a contacté la jeune femme voilée et s'engage "à ce que sa candidature fasse l'objet d'un traitement équitable", rappelant que le recrutement dans l'entreprise se fait sur "la seule base des compétences et non de l'appartenance religieuse ou politique", mais précisant qu'elle demande à ses "employés en contact avec [ses] clients" de "respecter dans le cadre de leur fonction une totale neutralité dans leur expression comme dans leur apparence".

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