Le Contrôleur des prisons est-il soluble dans le Défenseur des droits ?
L'actuel contrôleur des prisons, Jean-Marie Delarue, ira jusqu'au bout de son mandat : juin 2014. Il avait été nommé en 2007, pour sept ans, afin d'exercer un contrôle indépendant des prisons, locaux de garde à vue, dépôts des tribunaux, centres de rétentions, zones d'attente des aéroports, voire hôpitaux psychiatriques dans le cas des placements d'office.
_ Un gage donné à l'époque au Conseil de l'Europe, qui avait exprimé un certain nombre de critiques à l'égard de la France et son système carcéral.
Pourtant, ce Contrôleur des prisons, à son tour, voit ses missions transférées au futur Défenseur des droits, qui vient remplacer l'actuel Médiateur de la République. Un véritable poste multitâche, puisque ce Défenseur des droits, sera aussi Défenseur des enfants, il endossera les compétences de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et celles de la Commission nationale de déontologie et de la sécurité.
"Une absurde institution", dénonce d'avance Robert Badinter, sénateur PS des Hauts-de-Seine. Pour lui, "rassembler en une même structure bureaucratique toutes ces entités, toutes ces autorités administratives indépendantes", c'est aller vers la paralysie.
_ L'ancien Garde des Sceaux, en outre, se dit convaincu qu'"au sommet de cette structure pyramidale, il y aura un monsieur ou une dame qui aura toute la confiance, comme d'habitude, du président de la République".
Robert Badinter voit donc la création annoncée du Défenseur des droits comme une nouvelle "atteinte aux contre-pouvoirs", un futur "monstre à 5 têtes", tel que le qualifiait hier le communiqué du PS.
Cécile Quéguiner avec agences
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