Le Gouvernement lâche du lest aux étudiants
Annoncé début juillet par le ministre du Budget, François Baroin, dans le cadre d'une série de limitations de niches fiscales, le projet de non-cumul entre les aides au logement (APL ou ASL) et le rattachement au foyer fiscal de leurs parents pour les étudiants avait suscité un tollé. L'Elysée a aujourd'hui fait marche arrière, décidant que les étudiants rattachés au foyer fiscal de leurs parents pourront continuer de cumuler leur aide au logement avec une demi-part fiscale.
A l'approche d'une rentrée étudiante et sociale explosive - mobilisation contre la réforme des retraites oblige - cette décision a pour objet de contribuer à atténuer les tensions. La présidence a assuré "que les dépenses destinées à la formation des jeunes doivent être considérées comme un investissement d'avenir, prioritaire pour le pays".
"Attentif aux préoccupations exprimées par les représentants de partenaires sociaux et par les représentants des organisations d'étudiants, le président de la République a décidé de ne pas modifier, pour les jeunes rattachés au foyer fiscal de leurs parents, les règles d'attribution des aides personnalisées au logement dont bénéficient actuellement plus de 650.000 étudiants", ajoute l'Elysée.
80% d’entre eux sont en effet toujours rattachés au foyer fiscal de leurs parents, ce qui permet à ces derniers de déduire une demi-part fiscale supplémentaire. L’annonce a été bien accueillie par les principaux syndicats étudiants. La Fédération des associations générales étudiantes
(Fage), deuxième organisation étudiante, a parlé d'un "soulagement des étudiants
pour le maintien du cumul APL/demi-part fiscale" et d'une "victoire des étudiants". C'est "une bonne nouvelle, il s'agit d'un recul clair et net du gouvernement sous la pression des étudiants: on ne va pas bouder notre plaisir", a affirmé Jean-Baptiste Prévot, président de l'Unef.
Le premier syndicat étudiant estimait qu'avec le projet initial de non-cumul, 550.000 étudiants auraient subi une baisse comprise entre 40 euros et 180 euros de leurs aides alors que le logement représente déjà plus de 50% du budget des étudiants.
Conformément aux annonces de la ministre de l'Enseignement Supérieur, L'Élysée a également confirmé que, pour tenir compte de l'allongement de la durée annuelle des cours dans les universités françaises, la période de versement des bourses étudiantes sera portée de neuf à dix mois. Une augmentation en deux temps: un demi-mois de bourse dès la rentrée 2010 et l'autre au cours de l'année universitaire 2011-2012, une fois vérifié que les engagements pris par les universités sur la durée des études sont tenus.
Paul Chaufour avec agences
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