Le premier bus de réfugiés syriens et irakiens arrive en France
Moment très émouvant que l'arrivée de ce premier bus sur un parking de Champagne-sur-Seine. C'est le préfet de Seine-et-Marne, Jean-Luc Marx, qui les a accueillis aux mots de "Bienvenue en France, on va vous accompagner". Chacun a pu découvrir des visages très fatigués après 12 heures de routes et surtout après un très long périple. Ils ont traversé la Méditerranée, marché pendant des semaines avant d'arriver à Munich. Mais il y avait aussi des visages souriants, soulagés comme celui d'Oussama. Cet ingénieur de 28 ans a fui Bagdad et il est maintenant plein d'espoir pour sa nouvelle vie : "Je suis heureux d'être ici. D'abord je voudrais apprendre le français, c'est mon objectif. Après, je continuerai ma vie. Je vais apprendre à vivre avec les gens d'ici. Puis je vais continuer mes études pour finir mon master et devenir docteur ".
"Je suis très heureuse. J'espère que ma vie sera belle "
Avec ses longs cheveux noirs, Darlid a elle aussi fui l'Irak. A 38 ans, elle est prête à recommencer une nouvelle vie en France : "Je suis très heureuse. Moi et ma soeur. J'espère que ma vie sera belle. Je suis chimiste et peut-être qu'on étudiera ici, avec ma soeur ". Les 45 réfugiés ont ensuite pu prendre un petit déjeuner, pris en charge par la Croix-rouge : du café chaud, des madeleines, des gâteaux secs. Ils ont ensuite découvert leur nouvelle maison, dans une résidence universitaire qui était en partie inoccupée. Des petites chambres équipées de kitchenettes, dans lesquelles on a ajouté des lits pour bébés.
Non les réfugiés ne sont pas accueillis dans des palaces. Visite de leur résidence étudiantes à Champagne sur Seine pic.twitter.com/4IbYDY4kPD
— Gaele Joly (@joelgaly) September 9, 2015
Villes hôtes
Ces réfugiés ne devraient pas rester à Champagne-sur-Seine plus de deux mois. Le temps de régler leurs situations administratives, de se reposer, de retrouver des repères. Ensuite, ils seront répartis dans plusieurs villes de France : Paris, Bordeaux, Poitiers, Besançon, Avignon, Lille ou Strasbourg. Des villes qui se sont portées volontaires pour les accueillir.
"Nous ne laisserons pas nos concitoyens "
En attendant, ce sont des habitants de Champagne-sur-Seine qui sont venus les accueillir. Ils leur ont offert leur aide : de la nourriture, des habits. Mais cette solidarité n'empêche pas l'inquiétude. Un des habitants se demandait ce matin pourquoi les autorités s'occupent-elles des réfugiés et pas de ceux qui souffrent en France. D'autres se demandent si ces réfugiés ne vont pas causer des troubles dans le quartier.
Jean-Jacques Eledjam, le président de la Croix-rouge demande aux Français de faire une place à ces réfugiés : "La générosité des Français est connue. C'est peut-être pour ça que les sondages ne sont pas tout à fait favorables, parce que depuis toujours, les Français accueillent. Ils reçoivent, donnent. Cette générosité fait partie de notre culture. Et aujourd'hui, certains ont l'impression qu'on leur demande plus que ce qu'ils ne sont capables de faire. Vous savez, les réfugiés sont une exacerbation de la précarité. Cette précarité existe sur le territoire. Et je veux faire passer un message : nous nous occupons de cette précarité. Nous ne laisserons pas nos concitoyens sous prétexte d'un élément qui vient se surajouter, pour lequel il y a une médiatisation plus importante que la précarité au quotidien ". On attend d'ici vendredi 1.000 réfugiés qui doivent arriver de Munich en région parisienne.
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