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Le retour des Conti... devant les prud'hommes

Rappelez vous la fermeture mouvementée de l'usine de pneus Continental de Clairoix dans le Nord. C'était en 2009. _ Deux ans plus tard, moins de la moitié des 1.100 salariés a retrouvé du travail, alors que la cellule de reclassement doit fermer le 31 décembre. _ Dernier sursaut d'orgueil : 525 d'entre eux ont donc décidé de contester leur licenciement pour motif économique devant les prud'hommes de Compiègne.
Article rédigé par franceinfo
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(ACTUALISE A 18H, AJOUT DE LA PRESENCE DE GARDES DU CORPS)

Ils sont arrivés au tribunal des prud'hommes encadrés de gardes du corps. Tension palpable chez les plaignants, fatigués par une lutte interminable sans aucune certitude de victoire. L'histoire des Contis est un long roman, épique, une histoire de David contre Goliath, comme l'économie désormais mondialisée en connait tant. Un David aux centaines de visages contre un Goliath assurant n'avoir rien de malveillant.

Le chapitre -judiciaire- qui s'ouvrait aujourd'hui à Compiègne sera probablement le dernier. Il durera trois jours. Les dernières lignes restent à inventer. La séance inaugurale, ce mardi, a surtout servi à résumer le début du livre.

C'était en 2009, les Conti avaient manifesté, brûlé des montagnes de pneus, et donné de la voix notamment par l'intermédiaire de leur leader charismatique du moment, le Cégétiste Xavier Mathieu.
_ Mais deux ans plus tard, le dénuement. Plus de la moitié des effectifs est toujours au chômage, désespérant de trouver ne serait-ce qu'un emploi à temps partiel, alors qu'une cellule de reclassement était censée les aider. Cette cellule doit fermer à la fin de l'année.

Il y a un mois, les syndicats de l'usine ont interpelé Nicolas Sarkozy, alors qu'il était en visite à Compiègne. Ils lui ont alors adressé un courrier, lui demandant de respecter ses engagements. En l'occurrence, la promesse de "reclasser l'intégralité des salariés de l'usine", rappelaient les syndicats. Mais la direction du fabricant allemand de pneus avait alors affirmé que l'objectif retenu lors des négociations, portait sur le reclassement de 80% des salariés à au moins 80% de leur ancien salaire...

Débat, déconvenue. Mais même avec cet objectif revu à la baisse, le compte n'y est pas. Les 525 salariés restés sur le carreau ont donc décidé de saisir le Conseil des prud'hommes de Compiègne. Deux ans après, ils contestent le motif économique de leur licenciement, rappelant que des machines flambant neuves venaient d'être livrées quand l'annonce de la fermeture est tombée. Et qu'en 2008, l'usine avait fait "plus de 18 millions d'euros de bénéfice", et le groupe Continental affichait des chiffres lui aussi insolents.

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