Le retour en fanfare de Najlae Lhimer

La jeune fille a été accueillie dans une ambiance festive à l’aéroport parisien d’Orly-Sud. Une cérémonie d'accueil en musique a été organisée par le Réseau éducation sans frontières (RESF). "Je suis énormément contente" , a déclaré Najlae à son arrivée devant une cohue de journalistes.

Accueillie par une fanfare et de nombreux bouquets de fleurs, elle a ajouté: "je ne m'attendais pas à autant de monde". Une cinquantaine de personnes l'attendaient à la descente de l'avion. "Grâce à eux, ça a fait bouger les choses", a également affirmé la jeune Marocaine.

Une dizaine de jeunes du lycée Françoise-Dolto à Olivet (Loiret), où la
jeune fille est scolarisée, brandissaient une banderole indiquant "le pays des gendarmes et des préfets t'as expulsée. Bienvenue Najlae dans celui de la solidarité et de la fraternité".

"Je pense aux autres expulsés restés là-bas", a nuancé Najlae Lhimer, faisant allusion au jeune Hassan Bouyahyaoui, apprenti sans papier de Montpellier expulsé il y a un an vers le Maroc. La jeune fille a passé ses trois semaines à Rabat à ses côtés.

Najlae Lhimer avait quitté Casablanca à 7 heures ce samedi, par un vol de la compagnie à bas coût Jet4You. Peu avant l'embarquement, la lycéenne s'est dite "ravie de retourner à Paris". "C'est un rêve qui se réalise, c'est hallucinant , avait elle ajouté, très souriante. Une fois ma situation régularisée, je reviendrai en été au Maroc pour voir tous les gens qui m'ont aidée".

Au Maroc, Najlae avait "l'impression d'être une étrangère", c'était un séjour "très dur". "La priorité aujourd'hui, ce sont mes études , s'enthousiasme la jeune fille. Je veux avoir des diplômes car je vois la vie autrement. Je me sens plus forte."

La lycéenne marocaine de 19 ans a bénéficié d’un visa délivré par le consulat de France à Rabat après que Nicolas Sarkozy s’est dit "prêt à l'accueillir en France si elle le souhaite" . Le président de la République avait fait cette annonce lundi, journée de la femme.

Najlae Lhimer avait été expulsée de France alors qu’elle venait porter plainte contre son frère qui la battait, le 20 février dernier. Les gendarmes de Château-Renard, dans le centre de la France, s’étaient alors rendus compte de sa situation irrégulière, et avaient mis en œuvre son retour vers le Maroc.

La jeune fille avait fui son pays d’origine en 2005 pour échapper à un mariage forcé. Depuis, elle refuse toute relation avec sa famille qui vit dans le nord-est du Maroc. Son expulsion avait soulevé l'indignation des associations de défense des droits de l'Homme, qui avaient exigé son retour immédiat en France.