Le roi saoudien à Vallauris : 119.000 signatures en une semaine contre la privatisation de la plage de la Mirandole
"La plage du Mirandole à Golfe-Juan Vallauris est publique : son accessibilité ne doit pas être réservée au seul roi d'Arabie Saoudite ". C'est le nom de la pétition mise en ligne par le conseiller municipal Jean-Noël Falcou et adressée au président de la République François Hollande, au ministre de l'Interieur Bernard Cazeneuve, à la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, au ministre des affaires étrangères Laurent Fabius et au sous-préfet de Grasse, Philippe Castenet. En une semaine à peine, la pétition a récolté plus de 119.778 signatures.
"Les signataires de cette pétition en appellent en urgence à leurs représentants pour obtenir le retrait de toutes les constructions sur le domaine public de la plage de la Mirandole (notamment la dalle en béton destinée à accueillir un ascenseur privé) ainsi que le libre accès à cette portion du littoral maralpin ", indique le texte publié sur Internet et signé par plus d'une centaine de milliers d'internautes.
Il faut dire qu'ils avaient commencé à percer la roche pour fixer la structure de l'escalier-passerelle #Vallauris pic.twitter.com/FpZtxnYrO9
— Jean-Noël Falcou (@jnfalcou) July 24, 2015
En effet, courant juillet, des ouvriers avaient déjà commencé à couler une dalle de béton pour accueillir un ascenseur et à installer une grille à l'entrée du souterrain qui mène à la petite plage de sable fin, attenante à la propriété située à Vallauris Golfe-Juan, près de Cannes. Des travaux réalisés en toute illégalité, qui avaient provoqué la fureur de nombreux habitués de cette plage publique.
Ascenseur et liftier en place sur la plage publique de #Vallauris #Mirandole #ArabieSaoudite pic.twitter.com/M0ajUC7oN6
— Jean-Noël Falcou (@jnfalcou) July 24, 2015
Pourtant, malgré les protestations des opposants à ces travaux et cette privatisation pour une durée indéterminée, la préfecture du département des Alpes-Maritimes a signé vendredi soir, un arrêté interdisant l'accès au public à la bande littorale, qui a pris effet dès le lendemain dans la matinée, avant l'arrivée du monarque samedi après-midi.
Plage fermée. Arrêté publié. Arrivée du roi prévue ce soir à #Vallauris pic.twitter.com/VYgmvuV9U9
— Jean-Noël Falcou (@jnfalcou) July 25, 2015
"C’est vrai que ça a explosé en quelques jours. Notre cas n’est pas perçu –à juste titre- comme un problème local, mais comme un symbole local, de respect de la loi littoral, de respect des biens communs qui appartiennent à la France ", explique au micro de Benjamin Mathieu, Jean-Noël Falcou, à l'origine de la pétition. L'ampleur de l'affaire a été telle, qu'elle dépassé les frontières locales et nationales. En effet, des journaux étrangers comme The Guardian , le Sunday Times, The Telegraph , ou encore El País se sont également saisi de l'affaire. Et il s'agit là, d'une liste non exhaustive. Jean-Noël Falcou parle d'un véritable "retentissement international " qui n'a pourtant pas la même symbolique, au-delà de l'Hexagone. "Eux, ils font une connexion tout de suite, avec le mouvement 'Je suis Charlie', avec la défense de valeurs de la République et là, l’Etat français qui s’assoit sur ses propres valeurs ."
Outre la fermeture au public pour durée indéterminée, un dispositif de sécurité a également été mis en place aux frais de la France, comme le prévoient les usages diplomatiques. De plus, la navigation a été interdite aux abords de la villa, toute navigation en mer ayant été interdite dans une bande littorale de 300 mètres. Alors que ces dispositifs renforcent l'indignation des opposants à la privatisation de la plage, les autorités, elles justifient de telles actions. En effet, le monarque Salmane ben Abdel Aziz se déplaçant avec son imposante suite de près d'un millier de saoudiens, sa venue pourrait avoir un impact important et bénéfique sur l'économie de la région.
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