Le Sénat vote la retraite sans décote à 67 ans
La guerre des tranchées devient une figure de style parlementaire de plus en plus employée. Et le projet de réforme des retraites est en passe de devenir un cas d'école en la matière. Toute la journée, les sénateurs de gauche ont multiplié prises de parole, amendements et sous-amendements pour tenter de retarder sinon d'enrayer le rouleau compresseur majoritaire.
Mais si le mastodonte avance pas à pas, il avance. Un amendement sur les mères de trois enfants nées entre 1951 et 1955 a été adopté. Celles qui ont arrêté de travailler pour les élever pourront prendre leur retraite à 65 ans sans décote. Les sénateurs de gauche ont estimé que la porte ouverte était trop étroite, mais le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, a affirmé qu'il ne voyait “pour l'instant plus de marge de manoeuvre” pour faire bouger le texte.
La pièce maîtresse de la journée restait toutefois à faire passer dans la soirée : il s'agit de l'article 6, qui concerne tout le reste de la population et qui là, fait passer la retraite à taux plein de 65 à 67 ans. Il a finalement été voté vers 21h30, sans surprise. La colonne vertébrale de la réforme est donc coulée dans le marbre législatif, puisque le report du départ de 60 à 62 ans a été voté vendredi. C'était l'objectif du gouvernement, qui a fait changer l'ordre d'examen des articles pour tenter d'affaiblir le mouvement de contestation.
Mais l'opposition ne désarme pas pour autant. “Il reste encore plus de 900 amendements” et “une détermination grandissante des salariés”, a averti la communiste-parti de gauche Isabelle Pasquet. Un argument à confirmer ce mercredi, au long des 244 cortèges annoncés par les syndicats.
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