Les Anonymous appellent à venger Amanda Todd
Le suicide d'Amanda Todd pourrait faire une autre victime et Internet
une nouvelle fois s'en trouver responsable. Dans une vidéo publiée lundi sur
Internet, les Anonymous ont déclaré connaître l'identité du maître-chanteur à l'origine
du suicide de la lycéenne de 15 ans. En
affirmant que "cette abomination" devait être "punie".
L'identité du supposé harceleur livré sur la Toile
Parce qu'elle avait eu la naïveté de s'afficher pour lui
seins nus il y a trois ans devant sa webcam,
son harceleur l'avait poursuivie sans relâche sur Internet, en postant une
photo de la vidéo partout où l'adolescente se réfugiait pour fuir la honte. Ses
amis, ses camarades d'écoles, tous l'ont reçue. La jeune fille avait sombré dans la
dépression, puis la drogue et l'alcool. Plusieurs fois sur YouTube, elle
avait appelé à l'aide. En vain.
Un mois plus tard, son suicide devient un évènement
des médias sociaux : des milliers d'internautes se ruent sur ses vidéos, bouleversés :
c'est à eux que les Anonymous se sont adressés lundi, en publiant dans la
foulée le nom et l'adresse du supposé maître-chanteur, qui se trouverait dans
la région de Vancouver. Lui dément : il affirme avoir seulement été l'ami d'Amanda
Todd et aurait livré à la police le nom du vrai coupable.
Un comportement inédit
Le comportement des activistes est inédit, puisque c'est la première
fois qu'ils prennent pour cible une personne physique en la livrant à la
vendetta de millions d'internautes. Dont on ne sait si, parmi eux, ne s'en
trouve pas un ou plusieurs animés d'intentions franchement malveillantes. Jusqu'ici, le
collectif d'internautes s'était en effet plutôt illustré par des actions contre des gouvernements,
de grandes entreprises, ou, par exemple, cet été, contre les réseaux pédophiles.
Il y a quelques jours, ils avaient notamment publié des numéros de cartes
bancaires qui pourraient appartenir à des "responsables gouvernementaux",
après l'arrestation de l'un des leurs par le FBI au Texas.
Justice privée et cyber-intimidation
Le spectre d'un appel à la justice privée surgit,
relançant au Canada le débat sur la "cyber-intimidation", dont la
Première ministre de la province de Colombie-Britannique, Christy Clark, évoque l'opportunité
d'en faire un délit. Incontrôlable en l'état, le Web pourrait en effet devenir
un terrain privilégié pour d'infinis appels virtuels en ce genre, avec à la
clef des conséquences bien réelles.
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