Les appels à la dissolution de Civitas se multiplient
"Il n'y a aucune
place pour les agressions d'extrême droite dans notre pays. Le gouvernement
n'aura aucune tolérance à l'égard de ces violences et de tous les dérapages qui
y sont associés. La liberté d'informer n'est pas un principe avec lequel on
peut transiger. " Après la manifestation dimanche contre le mariage homosexuel
marquée par des violences contre des journalistes et des militantes féministes, les
mots sont durs et choisis avec soin. Ils viennent de Najat Vallaud-Belkacem, la
porte-parole du gouvernement.
Six députés PS demandent
la dissolution de Civitas
Des personnalités politiques veulent elles aller encore plus loin, en demandant la dissolution pure et simple de l'organisation. Six députés PS réclament dans un courrier adressé à Manuel Valls la "dissolution immédiate " de
l'Institut Civitas : Patrick Mennucci, Yann Galut, Jérôme Guedj, Sébastien
Denaja, Nicolas Bays et Anne-Yvonne Le Dain.
"Je demande au
ministre de l'intérieur, Manuel Valls, la dissolution de l'Institut Civitas. Je
souligne que ces gens qui prétendent défendre les valeurs du christianisme, ont
fait sauter sans honte ni vergogne un principe de base des sociétés humaines,
qui est qu'un homme ne frappe pas une femme." (Anne-Yvonne Le Dain)
J'ai demande au gouvernement la dissolution de Civitas @afpfr @LibeMarseille @liberation_info @LeFigaro_France@lemonde_pol
— Patrick Mennucci (@patrickmennucci) November 18, 2012
Le chef des députés
socialistes, Bruno Le Roux, dit avoir vu dans les débordements de dimanche des "débordements
inadmissibles ".
Eddie Aït, secrétaire
national du PRG, a également réclamé la dissolution de Civitas, affirmant que
cette agression "l'inquiét(ait) au plus haut point ". "Le
mouvement Civitas doit être dissout comme la loi l'autorise ", a-t-il souligné.
"Le vrai visage de
l'extrême droite " (Jeunes Socialistes)
Le Mouvement des Jeunes Socialistes
a appelé également "à la dissolution " du GUD (Groupe Union Défense) à qui il attribue les
agressions de dimanche dernier.
"Ceux qui ne
connaissaient pas vrai visage de l'extrême droite française l'ont découvert
aujourd'hui avec la honteuse agression dont ont été victimes des militantes
féministes du mouvement Femen ainsi que des journalistes." (Les Jeunes Socialistes)
Caroline Fourest porte
plainte
La journaliste et
essayiste Caroline Fourest a déclaré lundi avoir porté plainte après avoir été
agressée dimanche lors de la manifestation à Paris contre le mariage gay, ainsi
que des militantes du mouvement féministe ukrainien Femen.
"On m'a mise à
terre " et "ma tête a heurté le trottoir ", a-t-elle raconté. "On m'a tirée par
les cheveux, tabassée, comme on peut imaginer les militants d'extrême droite
tabasser des Arabes et des Noirs ou des femmes ", a lancé la journaliste. Elle
a précisé qu'"en plus des slogans sexistes et homophobes, il y avait des
slogans anti-journalistes ".
Civitas va également
porter plainte
Attaqué, l'Institut
Civitas réagit. Devant les demandes de dissolution et d'excuses formulées par Anne-Yvonne
Le Dain, l'organisation a annoncé vouloir porter plainte contre le mouvement
Femen. "Nous n'avons pas à nous excuser d'avoir été les victimes d'une
tentative d'agression ", a estimé Alain Escada, secrétaire général du
mouvement.
La ministre des Affaires
sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a indiqué que le gouvernement ne
renoncerait pas à son projet d'étendre le mariage et l'adoption aux couples de
même sexe devant les manifestations.
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