Les Français soutiennent la séquestration des patrons
55%. C’est la part de Français qui estime justifiées les attitudes de radicalisation sociale de ces dernières semaines. C’est ce que révèle l’enquête mensuelle de l’institut BVA, France Info et Les Echos, BPI sur la politique économique du gouvernement. Seulement 39% des interrogés ont désavoué « les actions sociales radicales, voire violentes comme des blocages d'usines, de routes ou même des séquestrations de cadres et de patrons ».
Mieux encore, deux Français sur trois estiment que la justice ne doit pas sanctionner ce type d’actions, qui se sont d’ailleurs multipliées ces derniers jours, arguant qu’“elles sont souvent le seul moyen dont disposaient les salariés pour se faire entendre”. 50% des sympathisants de droite contre 45% partagent cet avis. A croire que les Français sont désormais prêt à s’opposer à la loi qui punit de vingt ans de réclusion criminelle “le fait, sans ordre des autorités constituées et hors les cas prévus par la loi, d'arrêter, d'enlever, de détenir ou de séquestrer une personne”.
Un désaveu pour Nicolas Sarkozy. En déplacement dans les Bouches-du-Rhône la semaine dernière, le chef de l’État avait fortement condamné la pratique. “Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'aller séquestrer les gens ? On est dans un Etat de droit, je ne laisserai pas faire les choses comme cela”. “Il faut faire respecter la loi” avait-il déclaré.
“C’est la preuve de montée d’une colère sociale” explique Gaël Sliman, de BVA Opinion, avant d’ajouter qu’il pourrait donc y “avoir une poursuite de la radicalisation de la contestation”.
Dans le même temps le sondage révèle que 60% des Français estiment mauvaise ou très mauvaise la politique économique du gouvernement au mois d’avril. Contre 32% qui la considèrent bonne. Un niveau très bas mais qui reste stable par rapport au mois dernier. 62% des interrogés jugeaient « négative » l’action économique du gouvernement en mars.
Mikaël Ponge
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