Les profs du primaire insatisfaits de l'aide personnalisée
Les enseignants font deux critiques principales à ce dispositif de soutien aux élèves en difficulté. Notamment des journées fatigantes pour les enfants.
C'est le désaveu. Quatre enseignants sur cinq des écoles maternelles et élémentaires sont insatisfaits de l'aide personnalisée (AP) créée en 2009 pour les élèves en difficulté. C'est ce qu'indique une enquête du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, diffusée mardi 5 juin.
Dispositif phare du quinquennat de Nicolas Sarkozy, l'aide personnalisée instaure deux heures de soutien en plus de la classe par semaine pour les élèves qui ont besoin d'aide. Elle se pratique en petit groupe, souvent à raison d'une demi-heure par jour.
Mais 63% des professeurs juge son efficacité "peu ou pas" satisfaisante et 17% "pas du tout" satisfaisante. Les professeurs avancent deux raisons à leur désamour :
• Des journées éreintantes
Parmi les effets négatifs pour les élèves, 80% des enseignants citent l'allongement de la journée et 66% la fatigue. En effet, après la suppression de l'école le samedi matin et le passage à la semaine de quatre jours dans la quasi-totalité des écoles, l'AP a encore alourdi les journées des élèves les plus faibles car elle est organisée avant 8h30, à la pause déjeuner ou après 16h30.
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a déjà promis une concertation sur les rythmes scolaires alors que le ministre de l'Education, Vincent Peillon, a annoncé le 17 mai un retour à la semaine de cinq jours.
• Une confusion entre les difficultés lourdes et légères
Selon l'enquête, 44% des enseignants jugent que certains élèves qui bénéficient de l'AP auraient besoin d'enseignants "Rased", c'est-à-dire spécialisés dans la prise en charge les difficultés lourdes. Ce qui n'est pas le cas.
Toutefois les enseignants ne retiennent pas que des points négatifs. Près de 49% approuvent notamment la possibilité de "travailler avec un petit groupe d'élèves".
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