Les tatouages en couleur bientôt interdits ?
Finis les roses rouges et les dauphins bleus sur les biceps
ou les mollets ? Un arrêté ministériel, publié en mars à la demande de l'Agence
nationale de sécurité du médicament, prévoit en tout cas l'interdiction de 59 des
153 colorants utilisés dans les encres de tatouages "pour des raisons de
sécurité ". Leur interdiction devrait être effective le 1er janvier
prochain.
Les tatoueurs professionnels utilisent "des pigments
fabriqués à l'étranger mais étiquetés et vendus en France et parfaitement
tracés " s'insurge Tin-Tin. Le président du Syndicat des artistes tatoueurs
ajoute que "ces pigments qu'on veut nous interdire ici, ne le sont pas
dans le reste de l'Europe ".
"Aucun lien entre le cancer le tatouage "
Les 3.500 à 4.000 tatoueurs professionnels ont donc décidé
de se mobiliser. Si "d'ici une semaine à dix jours ", le gouvernement
ne revient pas sur son arrêté, leur syndicat envisage un recours légal. "Il
n'y a pas de risque avéré. Aucun lien n'est établi entre le cancer de la peau et le tatouage. C'est en tout cas ce que dit la
seule étude qui existe sur le sujet ", poursuit Tin-Tin. En France, les produits de tatouage sont considérés comme "des procédés invasifs au long cours avec effraction de la peau et du derme ".
De son côté, l'Agence de sécurité des médicaments confirme
que ces pigments ne sont pas "a priori" cancérigène. Mais "elles
sont plutôt sensibilisantes ou allergisantes et si des études montraient leur
sécurité, on pourrait se reposer la question de l'interdiction ", précise Cécile Vaugelade, directrice adjointe de la direction des dispositifs médicaux thérapeutiques et des cosmétiques à l'ANSM.
En
attendant, les professionnels craignent de devoir fermer boutique "au
profit de tatoueurs clandestins qui officient sans aucune protection
sanitaire ", d'après Tin-Tin.
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