La Marche des fiertés LGBTQI+ de Paris part pour la première fois de banlieue : "Le symbole que tout n'est pas autour du Marais”
L'édition 2021 de la Marche des fiertés LGBTQI+ part de Pantin samedi. Les militants locaux se félicitent de ce "trait d'union entre Paris et sa banlieue" loin des clichés.
Pour la première fois depuis sa création en 1977, la marche des fiertés LGBTQI+ (Lesbienne, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe) de Paris et d'Île-de-France partira de proche banlieue. Le départ sera donné en début d’après-midi le samedi 26 juin à 15 heures de l'Église de Pantin, en Seine-Saint-Denis, direction la place de la République à Paris.
Dans un bar de Pantin au bord du canal, non loin d'un passage piéton aux couleurs LGBTQI+, se tiennent Marame Kane et Erwan Passey. Ils sont les créateurs de l'association Queer Pantin fondée en 2020 et lancée en 2021. "Pour moi, le symbole est vraiment de dire que tout n'est pas autour de Paris ou du Marais", explique Marame Kane. "C'est vraiment un trait d'union qui se fait entre Paris et sa banlieue", indique de son côté Erwan Passey.
"On montre qu'on est là et qu'on occupe l’espace"
Un symbole d'autant plus fort que pour ces deux militants il y a "des clichés sur la banlieue". Il n’est pas plus difficile d'appartenir à la communauté LGBTQI+ à Pantin qu’à Paris. "Moi, je tiens la main de mon chéri dans la rue, explique Erwan. On s'installe et on prend la place. On a organisé avec l'association plusieurs apéros au bord du canal. On se ramène avec le grand Rainbow flag. On montre qu'on est là et qu'on occupe l’espace." "Parce qu'on vit en France et qu'on est libres", ajoute Marame Kane. "En revanche sur Paris, c'est là qu'on a quand même vécu des violences verbales dans des quartiers plutôt bourgeois. On part du principe que quand on est de banlieue, de par notre culture, apparemment, on est forcément LGBTphobe", regrette-t-elle
"Moi, je vis sur Pantin avec ma compagne, raconte Marame, on est totalement out auprès de nos voisins. D'ailleurs, on les invite à notre mariage à la mairie. Ma voisine de six ans en a parlé à toute son école maternelle, qui est au milieu de la ville, où il y a une diversité d'origine et de confessions. La seule question des enfants était : ‘Est ce qu'elles se feront des bisous ?'"
"Je ne dis pas qu'il n'y a pas de violence ou qu'il n'y a pas de personne LGBTphobe en banlieue, mais il n'y en a pas plus qu'à Paris."
Marame Kaneà franceinfo
À savoir qu'il ne s'agit pas de la première Marche des fiertés organisée en Seine-Saint-Denis. Plus d'un millier de personnes avaient défilé pour la première "Marche des fiertés en banlieue", organisée le 9 juin 2019 à Saint-Denis.
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