Loi de bioéthique : l'Assemblée abandonne la technique du "bébé-médicament"
Cette technique permet de garantir qu'un enfant soit indemne de la maladie génétique dont souffre son frère ou sa sœur et immuno-compatible avec lui ou elle.
Le "bébé-médicament", c'est bel et bien fini. L'Assemblée nationale a voté, lundi 7 octobre, un amendement proposé par Les Républicains mettant un terme à cette technique, destinée à sauver des enfants atteints d'une maladie génétique mais qui posait des questions éthiques. Un vote qui intervenait dans le cadre de l'examen en première lecture de la loi de bioéthique.
Avec la technique du "bébé-médicament", un enfant est conçu pour être indemne de la maladie génétique dont souffre un frère ou une sœur et immuno-compatible avec lui (ou elle), ce qui peut permettre la guérison de l'enfant atteint grâce à un prélèvement de sang de cordon.
La "seule possibilité" pour traiter certains patients
"Cette technique a été autorisée à titre expérimental par la loi du 6 août 2004. Mais, au regard de la transgression qu'elle représente, une telle possibilité ne saurait être maintenue dans le Code de la santé publique sans nécessité impérieuse", a plaidé la député Annie Genevard (LR) dans son amendement.
Une majorité de députés ont voté l'abrogation de l'article incriminé. Rappelant que "cette pratique est arrêtée en France depuis 2014", le rapporteur Jean-François Eliaou (LREM) avait recommandé cependant son maintien estimant que cette technique représentait "la seule possibilité pour traiter" certains patients.
Pas des enfants "fabriqués pour sauver un autre"
"Entre l'enfant à soigner et l'enfant à naitre, il faut faire prévaloir le principe de la dignité de la personne qui doit exister pour elle-même, et non pour une autre", a plaidé l'élu des Républicains Thibault Bazin. "On programme la venue d'un enfant dans l'unique but de soigner son ainé malade", a de son côté dénoncé la députée Blandine Brocard (LREM).
"Il s'agit de familles qui ont un projet parental, décident de faire un autre enfant et, dans le cadre, se voient proposer de chercher en plus, la compatibilité pour que ce nouvel enfant puisse éventuellement sauver son frère ou sa sœur. Mais ce ne sont pas des enfants fabriqués pour sauver un autre bébé", a nuancé la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
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