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Vidéo "Je deviens une maman et je n'attendais que ça" : célibataires, elles racontent leur "PMA en solo"

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Célibataire, elles ont fait une PMA en solo
Célibataire, elles ont fait une PMA en solo Célibataire, elles ont fait une PMA en solo
Article rédigé par Valentine Pasquesoone
France Télévisions

Alors que le débat se poursuit sur le projet de loi de bioéthique, qui promet l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes, cinq Françaises témoignent, auprès de franceinfo, de leur parcours de "PMA en solo".

Florence, 43 ans, vit depuis quelques semaines des moments intenses, riches en émotions et en fatigue. Elle est, depuis début octobre, mère d'un petit Andrew*. Elle aurait aimé, comme beaucoup d'autres femmes, avoir cet enfant avec un compagnon. Mais, passé 40 ans, elle a "pris la décision de ne plus attendre le prince charmant", sourit-elle. Célibataire et souffrant de problèmes de fertilité, Florence a fait le choix d'une "PMA en solo". Son petit Andrew est né d'un double don d'ovocytes et de spermatozoïdes, réalisé au Portugal. Là-bas, la procréation médicalement assistée (PMA) pour les femmes célibataires est parfaitement légale. 

A l'heure des discussions législatives sur le projet de loi de bioéthique, qui prévoit l'ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, franceinfo a rencontré cinq Françaises célibataires, âgées de 34 à 48 ans, et ayant vécu une "PMA en solo". Certaines sont déjà mères, d'autres poursuivent leur parcours. Toutes ont dû quitter leur pays ou faire un enfant dans le secret, leurs démarches étant encore illégales en France.

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Pour ces femmes, la décision de se lancer, seules, dans une PMA a été longuement mûrie. Une préparation nécessaire, d'après leurs témoignages, tant ces parcours peuvent être longs, coûteux et semés de revers. "Cela a été huit mois de démarches, de rendez-vous avec une psychologue, avec des infirmiers, avec le médecin, des analyses approfondies et des interventions chirurgicales pour rendre possible une première fécondation in vitro", résume Lou, 41 ans, actuellement suivie pour une nouvelle FIV en Belgique. Car "pour la première, j'étais enceinte d'un mois et demi, et ça n'a pas tenu plus longtemps". 

Un long parcours semé d'obstacles

La "PMA en solo" d'Hélène, 34 ans, fut elle aussi sinueuse. La jeune Francilienne est enceinte de cinq mois, après pas moins de trois inséminations artificielles au Danemark, coûtant chacune plus de 1 000 euros.

Je m'étais fixé une limite de trois tentatives. Chaque échec a été vraiment très difficile à vivre. Je me suis un peu sentie trahie par mon propre corps.

Hélène, enceinte après trois PMA au Danemark

à franceinfo

"C'est 5 500 euros et il n'y aura peut-être rien au bout", souligne Florence, après deux doubles dons au Portugal. 

"Devenir mère, ça change tout"

Malgré les défis, parfois les échecs, aucune de ces femmes ne regrette son choix. "Sentir [son bébé] respirer dans mon cou, sentir sa peau contre ma peau… Tout prend son sens", confie Florence, très émue. "Devenir mère, ça change absolument tout dans ma vie", sourit de son côté Hélène. 

Ces Françaises espèrent, avec le projet de loi de bioéthique, que leurs parcours seront bientôt reconnus par la France. "Le bonheur qu'on partage au quotidien, c'est un bonheur complètement classique, complètement normal, défend Caroline, mère célibataire de deux adolescents nés de PMA en Espagne. Ma famille ne se distingue en rien des autres familles." Et Florence de renchérir : "J'ai fait un enfant seule passé 40 ans, mais ce n'est pas un caprice. C'était un projet de vie que j'ai toujours eu."

* Le prénom de l'enfant a été modifié à la demande de sa mère. 

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