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"On ne peut pas tout se permettre avec l'Homme" : les anti-PMA dans les rues de Paris

Le rassemblement "Marchons Enfants" défilera dimanche 6 octobre à partir de 13 heures entre le VIe arrondissement et Montparnasse. Au centre des contestations, l’ouverture de la PMA à toutes les femmes.

Article rédigé par franceinfo, Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Dimanche 6 octobre, les anti-PMA défilent à Paris. (FRÉDÉRIC DUGIT / MAXPPP)

"C'est ce qu'on disait à l'époque, le mariage pour tous allait entraîner des problèmes sur la filiation", estime Anaïs. La jeune femme vient de Lyon, bastion contestataire à l’époque de la Manif pour Tous. Au moment des grandes manifestations contre le mariage des homosexuels, elle avait 20 ans. Aujourd'hui, elle a 26 ans, elle est mariée et maman d’un petit d'un an. Elle monte en famille à Paris pour protester contre le projet de loi sur la bioéthique, qui prévoit l'élargissement de la PMA pour toutes les femmes. 

"On est bientôt après sur la GPA, estime-t-elle. Cette marchandisation qu'on dénonçait déjà et on n'a peut-être pas été assez entendus à l'époque. Quel Homme voulons-nous pour demain ? Quelle société voulons-nous pour demain ? Est-ce qu'on veut une société avec toujours plus de techniques ? On ne peut pas tout se permettre avec l'Homme", dénonce-t-elle.

"Ce qu'il s'apprêtent à voter pour donner du bonheur va créer de nombreuses souffrances"

Dans les troupes lyonnaises anti-PMA pour toutes, se tient une experte en droit : Aude Mirkovic de l’association Juristes pour l’Enfance. Auditionnée par les commissions des lois et des affaires sociales à l’Assemblée, reçue par plusieurs députés et sénateurs, sa mission était d’alerter sur ce qu’elle appelle une bombe juridique à retardement. "Il est encore temps pour nos députés et nos sénateurs de réaliser que ce qu'il s'apprêtent à voter pour donner du bonheur va créer en réalité de nombreuses souffrances. Ces enfants qui vont être privés par la loi de père, dans une vingtaine d'années demanderont des comptes, assure-t-elle. À ce moment-là, il y aura des responsabilités qui seront engagées à commencer par celle de la France parce que la France a ratifié la Convention internationale des Droits de l'enfant, la Convention européenne des Droits de l'homme et le projet de priver délibérément un enfant de son père par la loi méconnaît ces deux textes."  

De Lyon, ils sont 1 500 manifestants d’après Marc d’Arcier, l’organisateur pour la région de la mobilisation. Il espère une surprise lors du bilan. Mais peu importe les chiffres, dit ce catholique engagé. La seule bataille perdue est celle qu’on ne mène pas : "Même si nous étions moins nombreux, c'est un projet qui est long. C'est un projet qui avait été proposé par François Hollande en 2012. On est en 2019, pour l'instant rien n'est passé. Il ne passera pas avant 2020. Et d'ici là, les circonstances peuvent faire que les choses changent", espère-t-il.  

Le projet de loi fera l’objet d’un vote solennel à l’Assemblée le 15 octobre. Ceux qui s’opposent à la révision des lois de bioéthique se compteront à partir de 13 heures dimanche, dans le cortège parisien.

Mathilde Imberty a rencontré pour franceinfo les anti-PMA lyonnais.

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