Le couple homosexuel d'Arcangues a enfin pu se dire "oui"
Le maire de cette commune basque refusait de les marier. Un de ses adjoints a finalement animé la cérémonie.
Le rêve d'un mariage après dix-sept ans de vie commune a bien failli tourner au cauchemar pour Guy Martineau-Espel et Jean-Michel Martin. Mais ils ont finalement pu se dire "oui", lundi 22 juillet, dans le village d'Arcangues (Pyrénées-Atlantiques), où le maire, opposé au mariage des homosexuels, a finalement dû céder. "Je vous déclare mariés", a dit vers 17 heures l'adjoint au maire chargé de la Culture, Didier Maisterrena, déclenchant les applaudissements d'une assistance jusque-là figée dans un silence très ému.
Les époux se sont embrassés devant la trentaine de proches invités à la cérémonie, et Guy Martineau-Espel a versé de chaudes larmes. "On va simplement faire la fête chez nous", a dit son époux en sortant, avant de repartir avec son mari, de deux ans son cadet, dans une décapotable noire, deux roses glissées pour l'un dans la poche de la chemise, pour l'autre dans celle du blazer. "On espère n'avoir froissé personne, on va savourer, passer à autre chose et repartir dans notre anonymat. Nous sommes heureux et émus", a-t-il confié, avant de lire un message de remerciements en basque.
"Mariage Taubira"
Guy Martineau-Espel et Jean-Michel Martin, 53 et 55 ans, avaient signalé dès la fin mai au maire divers droite, Jean-Michel Colo, leur souhait de se marier à Arcangues, commune basque de 3 000 habitants, où ils avaient élu résidence depuis dix ans. Mais celui-ci, soutenu par une partie de son conseil municipal, refusait de célébrer ce mariage. Dans un courrier adressé au préfet, il expliquait qu'il refuserait, tant qu'il serait à la tête de sa commune, de marier des couples du même sexe.
Ce projet de mariage était le premier en France à avoir déclenché la résistance de tout un exécutif municipal, alors que la loi avait déjà été promulguée. Face à ce refus, le couple, qui souhaitait pourtant un mariage discret, avait finalement porté plainte pour discrimination auprès du procureur de la République à Bayonne. Le 27 juin, un des adjoints avait fini "par se porter volontaire pour célébrer le mariage Taubira", selon un communiqué du maire.
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