Cet article date de plus d'onze ans.

Manif pour tous: la France a eu un recours excessif à la force, dit le Conseil de l'Europe

Les forces de l'ordre françaises "ont, notamment, eu recours aux gaz lacrymogènes à l'encontre de manifestants pacifiques", estime l'organisation.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des manifestants contre le mariage pour tous se confrontent à des policiers, le 1er juin 2013, à Paris. (FRED DUFOUR / AFP)

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a froncé les sourcils à destination de la France, jeudi 27 juin. Dans une résolution votée par l'APCE, composée de représentants des parlements des 47 pays membres du Conseil de l'Europe, elle demande aux autorités de "veiller à ce que l'action de la police, si elle est nécessaire, reste proportionnée" face à des manifestations. Dans le viseur, les manifestations des opposants au mariage pour tous.

A l'origine, ce texte de portée générale visait la Turquie. Mais une référence à la France a été ajoutée par amendement, à la demande de députés du Parti populaire européen (PPE, droite).

"Gaz lacrymogènes contre manifestants pacifiques"

Lors de manifestations contre l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe, les forces de l'ordre françaises "ont, notamment, eu recours aux gaz lacrymogènes à l'encontre de manifestants pacifiques", souligne ce texte adopté (106 voix pour, 15 contre, 14 abstentions). "Quatre personnes ont été blessées et plusieurs centaines ont été arrêtées", poursuit-il. L'Assemblée appelle les Etats "à mener des enquêtes diligentes concernant le recours excessif ou disproportionné à la force par des membres des forces de l'ordre" et "à élaborer des directives claires relatives à l'usage de gaz lacrymogène (gaz poivre)", à proscrire "dans des espaces confinés".

Interrogée sur la mention de la France dans le texte de l'APCE, la ministre des Droits des femmes française et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a estimé qu'elle résultait d'"un jeu politique" visant à "mettre sur le même plan un pays comme la France et un pays comme la Turquie". "Je crois qu'il ne faut pas donner plus d'importance que ça n'en mérite à cet amendement."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.