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Mobilisation plus forte mais pas de nouveau plan de relance

Il n’y a jamais eu autant de manifestants dans les rues depuis l’élection de Nicolas Sarkozy : 1,2 million de personnes selon la police, 3 millions selon la CGT. Une chose est sûre, c’est mieux que le 29 janvier dernier. Pour autant, le gouvernement ne plie pas. Hier soir, François Fillon a exclu tout nouveau plan de relance. De leur côté, les syndicats maintiennent la pression...
Article rédigé par franceinfo
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Les 219 manifestations conduites à l'appel des huit syndicats (CGT,
CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Solidaires, FSU, Unsa) ont tenu leurs promesses en mobilisant plus que le 29 janvier.
_ Qualifiées de “ réussite ” par les syndicats, et soutenues par la gauche, elles ont égalé les pics de mobilisation de 2006 contre le Contrat première embauche (CPE). Ce succès montre l'ampleur de l'inquiétude et du mécontentement suscités par la crise et la saignée de l'emploi qui l'accompagne. Pour autant, rien n’est gagné.

“Certainement pas un nouveau plan de relance”

Invité hier soir du journal de TF1, le Premier ministre, François Fillon a reconnu “une inquiétude très légitime” des Français tout en estimant que “la mobilisation ne résoudra pas les problèmes de la crise mondiale”.

Raymond Soubie, le conseiller social de Nicolas Sarkozy est allé plus loin en déclarant que “l'on n'avait pas franchi d'étape dans la protestation par rapport au 29 janvier”. Une manière de battre en brèche les attentes syndicales. En début de semaine, Bernard Thibault (CGT) avait estimé que “si la mobilisation est plus importante que le 29 janvier, ce sera un événement politique”.

La mobilisation en chiffre

“Il faut changer de cap”, “Bouclier social”: pancartes ou slogans invitaient hier le gouvernement à modifier en profondeur sa politique en faveur de l'emploi et du pouvoir d'achat.

Le cortège parisien a rassemblé entre 85.000 selon la police (65.000 le 29 janvier), et 350.000 personnes (300.000) selon la CGT.
_ Forts de cette mobilisation, sur place, les dirigeants syndicaux ont jugé, comme François Chérèque (CFDT), que le “silence complet” du gouvernement et du patronat ne devait pas être la réponse, au risque d'aggraver encore la crise sociale.“ C'est maintenant qu'il faut soutenir la consommation et prendre des décisions ”, a déclaré Jean-Claude Mailly (FO). Les syndicats sont bien décidés a maintenir la pression.

Outre les grandes villes, de Rennes (14.000 à 40.000) à Marseille (30.000 à 320.000) en passant par Bordeaux (36.000 à 100.000), l'affluence a été très forte quasiment partout, y-compris dans des villes moyennes (Le Havre, Tarbes...).“ C'est la mobilisation de M. et Mme Toutlemonde, qui expriment leur ras-le-bol ”, s'est exclamé Gilbert Debard (Unsa), parmi les manifestants lyonnais (de 24.000 à 45.000). A Clairoix (Oise), symbole de la colère des salariés, un millier d'employés de Continental, dont la fermeture est annoncée, sont allés gonfler les rangs des manifestants à Compiègne.

Moins de grévistes dans la fonction publique

Dans la Fonction publique, la grève a été moins importante que le 29 janvier, notamment dans l'Education. Nombre de fonctionnaires ont défilé, comme les enseignants-chercheurs, au nombre de 100.000 dans toute la France (selon Unef et FSU), la plus grosse mobilisation depuis le début du mouvement.

Les perturbations dans les transports ont été globalement limitées, en partie grâce au service minimum. En région parisienne, les transports en commun ont circulé légèrement mieux que le 29 janvier, mais ont été très affectés à Bordeaux, Reims, Strasbourg et Nice.

La plupart des grandes villes avaient décidé de mettre en œuvre, au moins en partie, le service minimum d'accueil, mais à Paris seuls 2.400 écoliers sur 136.000 en ont profité, selon la mairie.

Les dirigeants syndicaux se sont retrouvés ce matin pour faire le bilan de cette journée de mobilisation. Ils se reverront le 30 avril, à la veille de la traditionnelle manifestation du 1er mai.

Jamila Zeghoudi, avec agences

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