Neige : très lent retour à la normale dans le ciel et sur le rail

Certes, la fonte des neiges est amorcée, mais parlez-donc de retour à la normal aux 3.000 passagers qui ont encore dormi à Roissy, 400 à Orly et quelques dernières centaines en gare du Nord.

Si les avions décollent et atterrissent désormais normalement à Roissy-Charles de Gaulle, il faut compter avec tous les naufragés de ces trois derniers jours, à qui il faut trouver des places dans cet aéroport qui fonctionne à flux tendu. "Les enregistrements ont redémarré normalement, les pistes
et le dégivrage, tout est OK, même si on a le brouillard qui
risque de pointer le bout de son nez, explique la porte-parole d'Aéroports de Paris, mais il y a pas mal
de passagers à faire partir, ceux qui ont dormi dans les
aérogares ou dans les hôtels et qui sont revenus aujourd'hui."

Remboursements : comme pour le volcan islandais

Les consommateurs dont la voyage en avion a été annulé du fait des intempéries peuvent prétendre aux mêmes remboursements que dans le cas du nuage de cendres du volcan islandais, selon l'UFC-Que Choisir.

En cas d'annulation, les vols secs seront intégralement remboursés, s'il s'agit de vols à l'intérieur de l'Europe (Union européenne, Norvège, Islande, Suisse) ou affrétés par une compagnie européenne. Ces compagnies doivent également "assistance" aux voyageurs bloqués à l'aéroport (nourriture, hébergement)
Pour les vols sur une compagnie non-européenne, cela s'annonce plus compliqué et devra sans doute être négocié au cas par cas, selon les conditions de la compagnie.
Pour les forfaits voyages (vol + séjour), il également y avoir remboursement, affirme l'association de consommateurs : la Commission européenne l'avait rappelé lors du nuage de cendres, même si les tour-opérateurs s'étaient fait tirer l'oreille.

Air France s'est déjà engagé à prendre en charge les passagers dont les vols ont été annulés et reportés, et leurs billets seront remboursés... de quoi faire monter la facture. Après les 10 à 15 millions d'euros dépensés il y a une dizaine de jours lors du premier épisode neigeux, la compagnie est maintenant quitte pour lâcher 15 à 20 millions supplémentaires à ses clients.

La SNCF et Eurostar aussi voient la note s'allonger. Des centaines de passagers ont dû aussi dormir en gare. Car, après les retards et annulations du week-end, les trains Eurostars sont complets, et la vente fermée jusqu'au 24 décembre. Les autres TGV, ralentis, accusent des retards de 25 à 50 minutes.

Vers un service minimum dans les aéroports enneigés ?

Invitée de France Info ce matin, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre des Transports, comme son secrétaire d'État, Thierry Mariani hier, a évoqué des "problèmes techniques d'acheminement, dont
certains sont vraiment assez indépassables" et déploré "un
défaut d'information" des passagers de la part de certaines
compagnies aériennes.

A l'échelle européenne, c'est le commissaire aux Transports qui lui déplore ce chaos "inacceptable" dans les aéroports. Pas question que ça se reproduise !
_ Le commissaire Kallas a donc prévu de réunir "dans les prochains jours" les
représentants des aéroports européens pour leur demander "des explications". Sans quoi, il promet des mesures législatives "sur les exigences de service minimum pour les aéroports".

Cécile Quéguiner, avec agences