Noël sur le pont pour les militaires de Vigipirate
Ils ne sont pas à Paris pour profiter de la magie de Noël, ces huit militaires du 3ème régiment d'artillerie de Marine de Draguignan. Nous sommes boulevard Haussmann, près des grands magasins. Leur rôle tient en trois mots : rassurer dissuader et protéger : "Ce qu'on recherche essentiellement, c'est : individu suspect, colis suspect et véhicule suspect ".
"C'est pas du tout la même chose qu'on voit d'habitude. C'est plus les zones désertiques, les arbres, la forêt "
Le lieutenant Loïc dirige la patrouille. On ne saura pas son nom pour des raisons de sécurité. Ils sont donc huit hommes.
Quatre sur chaque trottoir. Tous portent une arme et un gilet par balle. Il marchent ensemble en formant un carré, ne se parlent pas et sont extrêment concentrés. Le sergent Olivier participe pour la première fois à ce type de mission. Une ville, Les décorations de Noël. C'est un environnement assez inédit pour lui : "C'est pas du tout la même chose qu'on voit d'habitude. C'est plus les zones désertiques, les arbres, la forêt, dans les Antilles ou en Afrique. Ce sont les cadres opérationnels habituels de l'armée de terre ".
Autour de ces hommes en armes, la foule. Les touristes regardent les vitrines des grands magasins. Les Parisiens s'activent pour leur dernier cadeau de Noël. Jérémie est rassuré de voir ces militaires : "Vous avez bien vu que les terroristes s'attaquent au bonheur des gens. Et on n'est pas du tout en sécurité où l'on va. Que ce soit dans les grands magasins, au supermarché. Et ces militaires nous protègent. Au moins on est en sécurité avec eux ".
Opération Sentinelle
D'autres passants ne sont pas autant enthousiastes. L'opération Sentinelle avait été mise en place après les attentats de Charlie Hebdo. Elle a été renforcée depuis le 13 novembre. Mounir doute de l'efficacité de cette présence militaire : "Je pense que ça rassure beaucoup les touristes. Mais en tant que Parisien, je ne vois pas l'utilité. Parce que malheureusement, ça n'a pas évité les attentats qu'on a subi il y a quelques semaines. je ne les vois pas fouiller, contrôler des personnes, des véhicules ".
"Le but, c'est rassurer et protéger la population et dissuader les éventuels terroristes "
L'heure tourne. Les magasins se vident. Les églises se remplissent. Les messes de Noël autre événement sensible. Il y en a des centaines dans la Capitale. Direction le 17e arrondissement de Paris. L'équipe devra surveiller une dizaine de lieux et d'églises. Elle commence par Saint Ferdinand-des Ternes. Le lieutenant Loïc explique le dispositif : "Donc une patrouille va être organisée devant l'église et dans les rues avoisinantes, derrière ou à côté. Le but, c'est rassurer et protéger la population et dissuader les éventuels terroristes ".
"Bravo les militaires "
Les fidèles arrivent pour l'office. Depuis les attentats, Christian imagine le pire. Selon lui, les Chrétiens peuvent être des cibles : "Ces gens veulent frapper ceux qui n'ont pas leur religion. Enfin, ce n'est même pas une question de religion, c'est les gens qui ne pensent pas comme eux ".
Ici encore la présence des militaires détonne avec le cadre. Mais ils reçoivent un très bon accueil : "Avec les menaces qui pèsent, c'est une très bonne chose. Bravo les militaires ".
"Ca nous donne de la motivation et c'est bien "
Ce soutien fait du bien aux militaires. Ils sentent qu'ils sont utiles. Ca aide à supporter la mission. C'est en tout cas ce que pense le première classe Mounir. Huit heures de patrouilles par jour, sept jours sur sept : "Ca nous motive et ça nous fait chaud au coeur de voir juste un sourire, un bonsoir, un merci, un bon courage. Ca nous donne de la motivation et c'est bien ".
D'autant plus qu'à la fin de son service vers 1 heure du matin. Il sait qu'il aura droit à un repas de Noël. Au menu, foie gras, saumon et même à un cadeau : un chargeur de poche pour son téléphone portable.
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