: Info franceinfo Le type d'incident qui a provoqué l'arrêt de la centrale nucléaire de Taishan se produit aussi en France
Une expertise devra déterminer si la responsabilité du fabriquant français du combustible, Framatome, est engagée dans l'incident de la centrale chinoise.
Le type d'incident qui a conduit à l'arrêt du réacteur numéro un de la centrale nucléaire EPR de Taishan, en Chine, vendredi 30 juillet, se produit plusieurs fois par an sur des réacteurs français : "Chaque année, quelques réacteurs présentent des assemblages de combustible en suspicion de défaut. De l'ordre de six réacteurs par an", a révélé à franceinfo l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Un incident très rarement inquiétant
Il s'agit de fuites radioactives sur les gaines métalliques appelées "crayons", qui contiennent les pastilles de combustible plongées dans le coeur du réacteur. Mais à chaque fois, le niveau de radioactivité observé sur ces fuites est si faible qu'il n'est pas considéré comme inquiétant : "Il reste couvert par le fonctionnement normal du réacteur", précise Emmanuel Bouchot, responsable de la communication sensible à l'ASN. Seuls quelques cas très rares, "un nombre très limité par décennie", ont nécessité une surveillance renforcée, ajoute-t-il.
La cause de la dégradation plus importante des gaines métalliques de certains "crayons" dans la centrale de Taishan reste à ce jour inconnue, car le réacteur devait d'abord être arrêté pour permettre une expertise. Elle dira notamment si la responsabilité du fabriquant français du combustible, Framatome, est engagée. Interrogé par franceinfo, Framatome, ex-Areva, filiale d'EDF, se refuse à tout commentaire. Sa maison mère, EDF, renvoie pourtant sur elle toute demande de précision sur le nombre de gaines potentiellement défectueuses et sur les contrôles qui sont effectués dans l'usine de Romans-sur-Isère (Drôme), où elles sont fabriquées.
Le réacteur aurait dû être arrêté dans les 48H
À Taishan, le seuil de 150 gigabecquerel de gaz rares radioactifs par tonne dans le circuit primaire de la centrale a été dépassé, affirme l’ASN. Mais l'exploitant de la centrale, TNPJVC, a demandé et obtenu une dérogation de la part de l'autorité de sûreté chinoise, la NNSA, pour poursuivre l'exploitation. En France, le franchissement de ce seuil aurait provoqué l'arrêt du réacteur dans les 48 h selon l'ASN. Or, d'après EDF, qui détient 30% du groupe qui exploite la centrale de Taishan, TNPJVC soupçonnait dès octobre 2020 un problème d'étanchéité de certains "crayons". Le réacteur numéro un de Taishan a fini par être arrêté vendredi 30 juillet.
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