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Nucléaire : Emmanuel Macron peaufine son image de "refondateur" de la filière française

Emmanuel Macron convoque un conseil de politique nucléaire, vendredi. Il s’agit de dresser le bilan de ce qui a été fait depuis un an et de tirer les perspectives d’avenir.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Emmanuel Macron à Belfort, le 10 février 2022. (JEAN-FRANCOIS BADIAS / POOL / AFP)

En choisissant la date du 10 février pour réunir un conseil de politique nucléaire, Emmanuel Macron veut marquer un anniversaire et marcher dans ses propres pas. Il s’agit en effet de célébrer l’anniversaire d’un de ses propres discours, celui de Belfort, à la tribune dans l’usine Alstom au pied d’une de ces gigantesques turbines Arabelle qui équipent les centrales. "Ce que nous avons à bâtir aujourd’hui, parce que c’est le bon moment, parce que c’est ce qu’il faut pour notre Nation et parce que les conditions sont maintenant réunies, c’est la renaissance du nucléaire français", déclarait le président. 

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C’était donc il y a un an, jour pour jour et c’est cette image de père refondateur du nucléaire français qu’Emmanuel Macron veut convoquer à l’Élysée, avec la Première ministre Elisabeth Borne, plusieurs ministres et les représentants de l'Autorité de sûreté nucléaire et du Commissariat à l'énergie atomique. Il y a une dimension politique à ce conseil du nucléaire : le président y campe l’homme d’État à la vaste vision qui embrasse les horizons lointains. Les futures centrales dont il parlait il y a un an devraient en effet produire encore de l’électricité au siècle prochain. Pendant ce temps, le présent, c’est-à-dire la réforme des retraites, est laissé aux bons soins de la Première ministre. 

Restructuration, approvisionnement, gestion des déchets

Et puis Emmanuel Macron veut faire de l’Élysée le poste de pilotage opérationnel de la politique nucléaire française. Il veut en effet que ce conseil présidentiel du nucléaire se tienne tous les ans et devienne le rendez-vous qui tire les bilans et donne les impulsions, malgré les critiques, venues notamment de la gauche, qui l’accuse de faire fi une fois de plus du débat parlementaire et du débat public. Car les nouveaux réacteurs EPR 2 ne sont toujours pas officiellement validés, le Parlement doit se prononcer cet été. L’installation de ce conseil du nucléaire comme organe de contrôle s’ajoute à la loi d’accélération en cours d’examen et déjà accusée de préparer les chantiers avant même qu’ils soient décidés.

Dans ce conseil du nucléaire nouvelle version, il s’agit d’examiner les moyens d’accélérer la restructuration de la filière nucléaire. C’est en cours. Un vaste programme de recrutement va être lancé en mars. Pour la génération actuelle de centrales, le conseil veut mettre la pression sur EDF en demandant un calendrier précis de remise en service des réacteurs touchés par le problème de corrosion sous contrainte, ces micro fissures sur des tuyauteries du cœur. Là aussi, c’est en cours. Les premiers ont été remis en service. 

Les ministres vont aussi se pencher sur la filière française d’approvisionnement en combustible pour remplacer la Russie qui est un fournisseur important d’uranium enrichi pour nos centrales. Enfin, la gestion des déchets nucléaires, qui a subi des retards pointés par l’Autorité de sûreté nucléaire, sera également sur la table.

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