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Nucléaire et circonscriptions : le Parti socialiste met le holà aux exigences des écologistes

Dans les médias, Europe écologie-Les Verts fait monter la pression sur François Hollande, en exigeant une date de sortie du nucléaire. Mais dans les faits, les écologistes ne sont pas en position de force dans la négociation avec le Parti socialiste.
Article rédigé par Cécile Jandau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe écologie-Les Verts et Eva Joly, candidate du parti à la présidentielle (AFP)

Dans les médias, Europe écologie-Les Verts fait monter la pression sur François Hollande, en exigeant une date de sortie du nucléaire. Mais dans les faits, les écologistes ne sont pas en position de force dans la négociation avec le Parti socialiste.

Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS de l'Assemblée nationale, et François Rebsamen, son homologue au Sénat, ont mis le holà, mercredi, aux prétentions d'Europe écologie-Les Verts (EELV). Les deux hommes, proches de François Hollande, ont mis en garde ont mis en garde EELV contre toute tentative de dicter son programme au PS.

Tous les deux ont même menacé les écologistes de caler les négociations sur le score que réalisera leur candidate à la présidentielle. Une manière de souligner qu'EELV n'est pas en position de force dans ce bras de fer, puisque qu'Eva Joly n'est créditée que de 5% d'intention de votes dans les sondages pour le moment.

"Si on devait se baser sur le pourcentage qu'Eva Joly risque de faire pour elle et les Verts, cela ne fait pas beaucoup de place, beaucoup d'arguments pour négocier un programme", a souligné M. Ayrault.

Circonscriptions contre sortie du nucléaire

Le Parti socialiste serait en position de force pour les élections législatives de 2012 s'il s'alliait avec les écologistes pour remporter un maximum de circonsciptions. En échange, EELV exige l'introduction d'une dose de proportionnelle aux élections législatives. Sur ce point, "je pense que l'on peut arriver à un accord sans trop de difficulté", a avancé M. Rebsamen.

Mais c'est à propos de la sortie du nucléaire que le bât blesse. Mardi, Mme Joly a exigé que M. Hollande fasse évoluer sa position sur le nucléaire, tout comme la secrétaire générale d'EELV, Cécile Duflot , qui a imposé la sortie du nucléaire comme condition indispensable à un accord avec le PS.

Les écologistes veulent arracher à M. Hollande une date, la plus rapide possible, de sortie du nucléaire. Or, le candidat socialiste estime avoir déjà entrepris un grand pas en s'engageant à ce que la France réduise de 75% à 50% la part du nucléaire dans sa production d'énergie d'ici 2025. "Il n'ira pas plus loin", affirme M. Rebsamen.

Le serpent qui se mord la queue

En choississant de présenter leur propre candidat à l'élection présidentielle plutôt que de s'allier dès le départ avec le Parti socialiste grâce à un accord global, EELV s'est mis en position de faiblesse pour négocier a posteriori avec les socialistes sur les circonscriptions législatives.

Le serpent Vert se mord la queue et crée des divisions internes entre ceux qui veulent accroitre la pression sur M. Hollande, et ceux qui plaident pour un accord moins ambitieux, mais plus réaliste avec le PS.

"L'enjeu de 2012 est trop important pour être mis en cause par des postures d'appareil. Les Français veulent l'alternance. L'écologie doit devenir adulte", expliquait ainsi Laurence Vichnievsky, membre du bureau exécutif d'EELV, dans Libération de mardi. Dans la même édition, Yannick Jadot, porte-parole de Mme Joly, estimait, lui, que "le candidat socialiste n'envoie pas le bon signal".

En conséquénce, les lieutenants de M. Hollande ne se privent pas pour doucher la hardiesse d'EELV. Sur Canal +, M. Ayrault a tranché : "Je crois qu'ils ne peuvent pas imposer leur programme purement et simplement, ça n'a pas de sens."

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