Nucléaire : la position de la ministre Agnès Pannier-Runacher "renvoie à un imaginaire des années 70", regrette l'association négaWatt

La ministre de la Transition énergétique a déclaré dans une interview à La Tribune Dimanche qu'il faut en France "du nucléaire au-delà des six premiers EPR".
Article rédigé par franceinfo
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La cheminée du réacteur nucléaire de troisième génération EPR de Flammanville (Manche), en Normandie, le 14 juin 2022. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

La position d'Agnès Pannier-Runacher "renvoie à un imaginaire qui est beaucoup plus celui des années 70 que celui du 21e siècle", a regretté dimanche 7 janvier sur France Inter Yves Marignac, porte-parole et responsable des analyses et de la prospective chez négaWatt, une association qui promeut la sobriété énergétique et le recours aux énergies renouvelables. Il réagissait à l'interview de la ministre de la Transition énergétique dans La Tribune Dimanche. "Il faut du nucléaire au-delà des six premiers EPR", a déclaré Agnès Pannier-Runacher, à quelques semaines de la présentation du projet de loi sur la souveraineté énergétique.

"Le fait que le gouvernement ait choisi de remettre le nucléaire au centre de sa stratégie n’est pas une surprise", poursuit Yves Marignac, puisque le chef de l'État Emmanuel Macron avait affiché cette volonté lors du discours de Belfort en février 2022. Le président de la République avait alors précisé le calendrier de la relance du nucléaire : six EPR de deuxième génération construits d'ici à 2050, avec une option pour huit autres.

Un recul par rapport au dernier plan de sobriété

Dans ce contexte, le porte-parole de négaWatt "craint" que le projet de loi sur la souveraineté énergétique "marque un recul par rapport aux véritables priorités sur lesquelles, le gouvernement, pourtant, semblait avancer ces dernières années, notamment avec le plan de sobriété". D'autant plus, tient à souligner Yves Marignac que "la France est le premier pays à avoir adopté un plan de ce type".

Le texte "rompt avec la précédente loi de programmation, qui réduisait à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique d'ici à 2025", a précisé Agnès Pannier-Runacher dans son entretien. Yves Marignac estime que "le gouvernement fait l'inverse de ce qu’il promeut, il se reconcentre sur le nucléaire en oubliant aujourd'hui de plus en plus le reste", à savoir les énergies renouvelables. "Le risque aujourd'hui c'est que, emporté par son élan, une hubris sur le nucléaire, le gouvernement oublie les piliers fondamentaux sur la transition énergétique, alors même que les réacteurs dont parle la ministre pour les six premiers EPR ne verront pas le jour avant 2035/2040", note le porte-parole de négaWatt.

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